Vous serez détestés de tous, mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. Oui, c’est par votre persévérance que vous sauverez votre Vie.

Publié le par Michel Durand

Vous serez détestés de tous, mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. Oui, c’est par votre persévérance que vous sauverez votre Vie.

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« Pour vous, le Soleil de justice se lèvera » (Ml 3, 19-20a)

Il vient, le Seigneur, gouverner les peuples avec droiture. (cf. Ps 97, 9)

« Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus » (2 Th 3, 7-12)

« C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie » (Lc 21, 5-19)

 

Homélie pour la journée récollection au centre spirituel Saint-André

Quelle présence aux réalités du monde, à moi-même, aux autres et à Dieu ?

Assurément, nous n’avons pas fini - nous ne finirons pas - de nous poser cette question. Question qui est également à prendre en commençant par Dieu : Quelle présence à Dieu, à moi-même, aux autres, au monde ?

Quelle présence à ce qui se vit au présent ? Quelle est ma pensée en ce jour où l’on évoque la sixième journée mondiale des pauvres ?

Plus que jamais, je suis marqué par l’aspect catastrophique de chaque information mondiale. La Cop 27 s’annonce problématique. Les pays pauvres subissent la famine. La guerre, d‘une façon ou d’une autre sévit sur tous les continents. Des gouvernements construisent des murs pour empêcher le passage de leur frontière. Des migrants meurent en Méditerranée. Des écologistes parlent de collapsologie. Ce mot, apparu dans les années 2010, envisage les risques, causes et conséquences d'un effondrement de la civilisation industrielle à cause de l’action humaine. On parle aussi d’anthropocène. L'anthropocène est l’époque géologique qui aurait débuté quand l'influence de l'être humain sur la géologie et les écosystèmes est devenue significative à l'échelle de l'histoire de la Terre. C’est l’ère de l’humain, période où l’industrie humaine modifie le naturel. Chaque jour nous entendons parler des méfaits des gaz à effet de serre.

Et voilà que, dans l’Évangile de ce jour, Jésus nous annonce des catastrophes vraiment apocalyptiques,

« Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. »

Le réchauffement de la planète, la montée des eaux, les tornades annoncent la fin ultime de l’histoire du monde.

Jésus pose un regard sur le monde tel qu’il sera après lui.

« Quand vous entendrez parler de guerres et de désordres, ne soyez pas terrifiés : il faut que cela arrive d’abord, mais ce ne sera pas aussitôt la fin ».

Quelle est ma présence au monde ? Aux autres ?

Regardons la première lecture. Si nous sommes arrogants, méprisants d’autrui… nous serons sur la paille. Totalement anéantis.

« Mais pour vous qui craignez mon nom (présence à Dieu), le Soleil de justice se lèvera : il apportera la guérison dans son rayonnement ».

Jésus nous invite à jeter notre regard au-delà de ce qui nous entoure afin de dépasser notre propres moyens naturels, scientifiques, techniques, architecturaux, si merveilleux soient-ils. Il nous enseigne que la vie n’est pas dans les pierres, dans le Temple qui semble être une sécurité pour les apôtres et devant lequel ils s’émerveillent. Prenons bien conscience que nos cathédrales, nos églises n’ont de sens que si dans leur intérieur se rassemblent des hommes et des femmes qui, vivant de l’Évangile, agissent dans le monde au bénéfice d’autrui. Le ministère du baptisé est de rendre présent Dieu dans l’ordinaire de son lieu de vie. Suite à la prière, à la contemplation nous sommes, par le Christ, invités à enfanter la vie sur terre avec la Vie qui vient du Divine Créateur.

Pour cela, il faut travailler sur terre non pas pour conquérir le monde entier, pour accroitre des richesses mais pour augmenter l’essentiel de la Vie. En ce sens, disciples du Christ, nous n’agissons jamais en faveur d’un transhumanisme, d’un homme techniquement augmenté niant la réalité de la résurrection. Alors, travaillons calmement pour manger le pain que nous avons gagné et ouvrons-nous à la réalité de la mort, en vue de l’éternité en Dieu.

Effectivement, c’est en présence de Dieu que nous sommes invités à vivre chaque minute. En tout instant nous vivons « un être avec Lui ». Présence à Dieu, à moi-même, à autrui, au monde. C’est en cela que la vie présente, la mort et la vie d’après seront vécus dans la confiance.

Nous parlons d’Espérance.

« Maître, quand donc cela arrivera ? Et quel sera le signe que cela est sur le point d’arriver ? »  

Je cite Christoph Theobald : « la foi pascale des chrétiens et en particulier “l’espérance” en sa forme radicale d'une “espérance contre toute espérance” acquiert dans notre constellation « spirituelle » actuelle non seulement une nouvelle plausibilité, mais offre également une ressource qui se soustrait à toute instrumentalisation dans notre confrontation au transhumanisme et notre engagement en faveur d'une terre habitable par les générations encore à venir. »

Jésus ne dit-il pas :

« Vous serez détestés de tous, à cause de mon nom (de ma renommée évidente). Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. C’est par votre persévérance que vous garderez (sauverez) votre Vie. »

« Persévérez, c’est tenir, durer, utiliser les jours qui nous sont donnés, pour enfanter la vie avec la Vie, et l’ultime enfantement de notre courage nous donnera enfin la Vie, nous faisant des êtres véritablement vivants, dans la plénitude du Vivant : Jésus-Christ ». Voir ici.

 

 

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