Pour œuvrer librement dans diverses directions de l’existence, ce n’est ni à 64 ou 62 ans que devrait arriver l’âge de la retraite mais à 60
Présent dans la manifestation, ce mardi 31 janvier 2023, j’ai relevé quelques slogans. Ils indiquent bien, presque tous, que la vie n’est pas faite uniquement pour travailler. Que le travail soit nécessaire pour vivre, manger entre autres, est une évidence. Mais il y a aussi le repos, la rencontre gratuite d’autrui, le temps personnel qui s’ouvre à la prière, la contemplation. J’en ai souvent parlé dans ces pages.
Ce n’est pas le productivisme, le capital qui importe, mais la vie personnelle, individuelle et collective. Communautaire. Les temps de repos existent pour cela et non pour refaire « sa force de travail ».
Dans une existence il y a, environ, 20 années pour se former, 40 ans pour agir, travailler, gagner de quoi vivre et répondre de cette façon aux besoins des humains. Avec les 60 ans, la retraite professionnelle se présente et donne du temps, davantage de temps pour le bénévolat, le soin à la famille (les petits enfants), la présence aux autres… vie familiale, sociale, associative, culturelle et religieuse plus intense que pendant la vie laborieuse.
Je ressens tout cela dans ces slogans même si la dimension religieuse est largement absente :
La grève, c'est aux travailleurs de la contrôler démocratiquement jusqu'au bout
64 ? Et pourquoi pas 69 tant qu'à se faire baiser !
Les confitures des grands-mères en vie et Macron déconfit
Pas de justice sociale sans justice fiscale
Métro, boulot, caveau
BORNE ; BORNE ; BORNE TO BE ALIVE —————> À LIÉ !
Macron, tu nous traites comme des cons
64 ans, non ! Bloquons la société de consommation, tous en grève des dividendes
Souriez, non non à la reforme. Vous mourrez au boulot
Macron, tu es né avec une cuillère en or, nous avec une truelle
Étudiants, ouvriers, unis, nous vaincrons !
Partir plus tard, c'est mourir idiot
Retraite, digne universelle et inaliénable
Humiliées
Nous ne battrons pas en retraite
Hé Olivier, dit stop à ta reforme !
Travailler tous pour vivre mieux, travailler moins pour vivre vieux
Tous, toutes ensemble, faisons battre Macron en retraite !
Nous ne battrons pas en retraite
Pôle-Emploi t'as de beaux vieux tu sais
Faut pas pousser Mémé dans la productivité !
Tu nous mets 64. On te RE-MAI 68
Les quatre saisons de Macron :
—> étudiants, étudiantes, précarisés/ées
—> travailleurs, travailleuses, dévalorisés/ées,
—> retraités retraitées, piétinés/ées
Non, à la casse des retraites
Usine/ Cimetière : la retraite, c'est capital. Ce n'est pas le capital
Les Anglais avaient la dame de fer et nous la dame d’enfer. BORNE tu les as dépassé les bornes
Jupiter, arrête de nous plumer
À bas, les médias de propagande aux mains du CAC 40, qui détient 90 % de la presse,
CNews, BFM TV, LCI, RMC, France Info, Europe 1, RTL …
Ils enfument la population et dénigrent les oppositions
Notre colère n'est plus négociable
Je n’ai pas entendu dire que la Conférence des évêques de France se soit récemment exprimée à propos de cette situation sociétale. N’empêche que la doctrine sociale de l’Église est bien connue et s’exprime largement sur ce sujet. Voir par exemple : La réforme des retraites vue par la doctrine sociale de l’Eglise.
Et, juste avant de publier cette page, je lis dans mes courriels la lettre d’information de la Conférences des évêques de France du 2 février 2023, contenant ce titre : La réforme des retraites vue par l’Église.
Seulement, il ne suffit pas de lire. Il importe de mettre en pratique ce que l’on sait ; ce à quoi l’on croit. Autrement dit, c’est par leurs modes de vie au quotidien et leurs engagements politiques, que les chrétiens, en fidélité à l’Évangile, devraient obtenir des gouvernants que soient appliqués tous les droits des travailleurs. Ainsi en est-il de l’âge de la retraite. Personnellement je la verrais à 60 ans pour toutes et tous, avec possibilité de travailler plus longtemps pour ceux qui le désirent et le peuvent.
Dignité des travailleurs et respect de leurs droits Voir ici
301 - Les droits des travailleurs, comme tous les autres droits, se basent sur la nature de la personne humaine et sur sa dignité transcendante. Le Magistère social de l'Église a voulu en mentionner quelques-uns, en souhaitant leur reconnaissance dans les ordonnancements juridiques : le droit à une juste rémunération ; le droit au repos ; le droit « à des lieux et des méthodes de travail qui ne portent pas préjudice à la santé physique des travailleurs et qui ne blessent pas leur intégrité morale » ; le droit que soit sauvegardée sa personnalité sur le lieu de travail, « sans être violenté en aucune manière dans sa conscience ou dans sa dignité » ; le droit à des subventions convenables et indispensables pour la subsistance des travailleurs au chômage et de leurs familles ; le droit à la retraite ainsi qu'à l'assurance vieillesse, l'assurance maladie et l'assurance en cas d'accidents du travail ; le droit à des mesures sociales liées à la maternité et le droit de se réunir et de s'associer. Ces droits sont souvent offensés, comme le confirment les tristes phénomènes du travail sous-payé, privé de protection ou non représenté de manière adéquate. Il arrive souvent que les conditions de travail des hommes, des femmes et des enfants, en particulier dans les pays en voie de développement, soient tellement inhumaines qu'elles offensent leur dignité et nuisent à leur santé.
C’est dans ce contexte que nous trouvons l’attention particulière des disciples du Christ envers les pauvres de la société.
Avec Vatican II on parle « d’option préférentielle pour les pauvres ».
« Un repère pour l’action sociale a été retenu de l’héritage évangélique : l’attention aux plus fragiles. À partir du deuxième concile du Vatican, il a été exprimé en termes « d’option préférentielle pour les pauvres ». Voir ici. Mais, en réalité, ce n’est pas une option. C’est un devoir envers autrui. Une obligation. C’est la marque essentielle du mode de vie de tous les baptisés. Et, en ce sens, j’estime que les chrétiens devraient sur toutes places publiques, exprimer leur fraternelle conviction d’organiser dans leur quotidien un mode de vie dégagé d’une conception capitaliste d’un travail productiviste.
Faut pas pousser Mémé dans la productivité !
La retraite, c'est capital. Ce n'est pas le capital
Ne devrions-nous pas parler d’avantage de ce que font les actionnaires ?
64 ans, non ! Bloquons la société de consommation, tous en grève des dividendes.
Le dividende est un versement d'une entreprise à ses actionnaires. La distribution de dividendes revêt à la fois des aspects financiers et des aspects juridiques.
Pour terminer je repense à la retraite à 60 ans. Écoutons la vidéo de l’INA : En 1982, la retraite est passée de 65 à 60 ans. Mais …