Quand plus rien ne semble exister que le tourment, la désespérance et même le désespoir, et ce, pour l’Éternité ou à peu près…
Il y a longtemps que je n’ai pas déposé en ce lieu un texte de Jean-Marie Delthil. J’ouvre cette page que je trouve vraiment opportune alors que le regard porté sur le monde tel qu’il est détourne de toute forme d’enthousiasme. Guerres, refus des migrants, climats… Nous avons des yeux pour ne pas voir des oreilles pour ne pas entendre. Nous appartenons à une humanité déviante.
L'imprenable Joie !…
Faisant quelques pas, ce matin, par un temps de brouillard – me vint alors et sans vraiment le chercher, lentement puis de plus en plus clairement, cette notion et surtout cette réalité de « l'imprenable Joie »…
Je m'explique :
Comment pourrait-on (nous) parler de l'Imprenable Joie alors que nous sommes en train de traverser une difficile épreuve… la maladie… le deuil… le chômage... toutes sortes de dérélictions, encore ?
On ne peut souvent pas nous en parler, justement – ou bien si, mais ces propos sont alors inaudibles à nos oreilles et à nos cœurs, voir tout bonnement révoltants.
Je pense ici à la dépression, à la traversée dépressive, une maladie qui est loin d'être bénigne et qu'il faut par conséquent savoir prendre très au sérieux : le noir, la nuit, et peut-être pire encore, le néant – une sorte de néant, tout du moins – a alors occupé quasiment tout l'espace… intérieur… extérieur... l'entièreté de l'être pour ainsi dire (et voilà pourquoi de pauvres malheureux et malheureuses décident d'en finir avec la vie pour fuir ce véritable enfer)… en somme : plus rien ne semble alors exister que le tourment, la désespérance et même le désespoir, et ce, pour l’Éternité ou à peu près…
L'imprenable Joie !
… Qui nous dit, et pour le coup, que ces cultures de bienveillance, de Foi et finalement de Joie ne pourraient pas, d'une manière ou d'une autre, « alimenter » le réservoir sans fin, sans fond, de ces pauvres personnes, d'un peu de notre entourage également (et de nous-mêmes) ?…
Ce pourrait être ici le mystère de la prière, le mystère de nos vies, toutes petites, et pourtant si joliment en lien, déployées au Grand Regard de Dieu…
L'imprenable Joie…
Jean-Marie Delthil. Bonny-sur-Loire, le 12 février 2019.