Nous ne brillons pas par nos actions missionnaires et pourtant nous sommes tous apôtres malgré nos manques de foi.

« Me voici : envoie-moi ! » (Is 6, 1-2a.3-8)

Je te chante, Seigneur, en présence des anges. (cf. Ps 137, 1c)

« Voilà ce que nous proclamons, voilà ce que vous croyez » (1 Co 15, 1-11)

« Laissant tout, ils le suivirent » (Lc 5, 1-11)

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« Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. »

Chrétiens, nous sommes tous pêcheurs d’humains et pourtant, nous n’avons aucune qualité particulière qui nous permette d’accomplir cette mission.

Oui, nous nous savons disciple-missionnaire et pourtant nous nous découvrons pêcheurs, par nos lenteurs à suivre spontanément le Christ. Imparfaits, nous le sommes, par exemple à cause de nos mauvaises humeurs, de nos lenteurs. Pêcheurs nous le sommes dans nos refus de prendre une distance vis-à-vis des visions économistes (néo-libérales) qui écrasent l’humain. Également, autre sujet : comment nous situons-nous quand nous entendons dire que la France approche d’un « sentiment de submersion migratoire » ?

Parlons encore de la sauvegarde de la planète Terre. Nous savons que les activités humaines engendrent de graves pollutions et nous nous interrogeons sur nos modes de vie. Mais, pour quels résultats ?

Paresseux, craintifs ou tellement crédules, prêts à tout croire au point que nous confondons nos illusions à la réalité. Allons-nous suivre Elon Musk qui promeut l'idée d'une humanité augmentée à travers diverses technologies comme les implants cérébraux ?

Pécheurs, mais pardonnés.

« Ceci a touché tes lèvres, et maintenant ta faute est enlevée, ton péché est pardonné. »

Alors le Seigneur intervient et il me demande :

« Qui enverrai-je ? qui sera notre messager ? » Et j’ai répondu : « Me voici : envoie-moi ! »

Nous ne brillons pas par nos actions missionnaires et pourtant nous sommes tous apôtres malgré nos manques de foi.

Jésus, parlant avec détermination et autorité opérait des guérisons, chassait les esprits impurs. Pourquoi pas nous ? Nous aimerions bien être capable de chasser toutes les misères du monde. Pourquoi n’en est-il pas ainsi ? Ce que je sais d’après l’enseignement des lectures de ce jour, c’est que, quoi qu’il en soit de nos imperfections, nous sommes pêcheurs d’hommes, comme les apôtres auxquels nous sommes associés par le baptême.

Apôtres, disciples missionnaires imparfaits.

Imparfait, infidèle Pierre le fut quand il mentit au moment où Jésus fut conduit au tribunal.

« Tu es un des leurs » ; il répond, « je n’en suis pas », « je ne sais pas ce que tu veux dire » ; triple reniement.

Imparfait, il le demeure quand il manifeste de la lâcheté vis-à-vis des intégristes judaïsants de son époque. Aussi, à juste titre, Paul l’interpella :

« Quand je vis qu’il ne marchait pas selon la vérité de l’Évangile -qui libère de tout interdit alimentaire- je dis à Pierre (Céphas), devant tout le monde : « si toi qui est juif, tu vis à la manière des païens et non à la juive, comment peux-tu contraindre les païens à se comporter en juifs ?

Et Paul serait-il sans problème ? Il avoue ne pas être digne d’être appelé apôtre parce qu’il a persécuté l’Assemblée de Dieu.

« Je suis le plus petit des Apôtres, je ne suis pas digne d’être appelé Apôtre, puisque j’ai persécuté l’Église de Dieu. »

« Mais ce que je suis, je le suis par la grâce de Dieu. »

« C’est pourquoi j’accepte de grand cœur pour le Christ les faiblesses, les insultes, les contraintes, les persécutions et les situations angoissantes. Car, lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort ». (2 Co 12,10)

Toutes ces paroles nous concernent directement. Disons aussi cela : le personnage trop brillant, le disciple-missionnaire trop sûr de lui ne peut pas transmettre avec efficacité la parole de Dieu. On dira : comme il parle bien ! Et l’on de concrétisera pas ses paroles. On surveillera le comment il parle et on n’écoutera pas ce qu’il dit, alors que l’essentiel est dans le contenu des paroles et non dans leur forme. Même si l’un, la forme, aide l’autre, le contenu.

« Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes (des humains : hommes et femmes) que tu prendras. »

Nous ne savons pas parlé ! Eh bien, parlons quand même après avoir concrétisé dans notre vie le contenu de nos paroles. Plus qu’enseigner, témoignons. Et réjouissons-nous car nous accomplissons tout simplement notre vocation d’apôtres, de disciples missionnaires. Médiocres, timides, imparfaits, peu performants… nous sommes pêcheurs d’hommes car c’est Dieu qui agit en nous.

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