Education catholique
Je ne sais plus si je l’ai lu ou si je l’ai entendue : une mère expliquant que souvent les parents inscrivent leurs enfants au catéchisme
uniquement pour avoir une connaissance des racines culturelles de l’Occident. Il ne s’agit pas d’éveil à la foi, mais d’instruction : « au catéchisme, la catéchiste n’a pas à communiquer sa foi,
son mode de vie ». Même là, le christianisme serait histoire de vie strictement privée !
Et pourquoi inscrit-on ses enfants dans une école privée catholique ? Pour un art de vivre ou pour un succès scolaire ?
Vincent me communique cette petite réflexion que je pense utile pour un débat.
Bonjour,
Une petite réflexion. La France de « déchristianise » rapidement. Elle ne compte plus que 5% de pratiquants en majorité âgés. Le sentiment irrelligieux est bien réel et dominant : le « catho » est forcément réac, pisse-froid et déterminé par une vision archaïque du monde.
Parallèlement l'« école catholique » française n'arrive plus à répondre à la demande. Resituons les choses : avant d'être « catholique » cette école est d'abord « privée ».
Elle permet de soustraire ses enfants à la collectivité nationale sous un prétexte fallacieux de « liberté de choix ».
Elle participe ainsi du désengagent du collectif au profit de l'individualisme forcené que mène la marchandisation du monde.
Curieuse position actuelle de l'église qui tout en s'effondrant voit ses démons être au mieux de leur forme.
Amitié
Vincent
Ni le catéchisme, ni l’enseignement scolaire ne peut avoir comme but exclusif l’insertion en chrétienté ou la formation à un bon métier qui fera gagner beaucoup d’argent. Les questions d’adhésion au Christ afin de vivre selon la foi évangélique ne peuvent jamais être évacuées.
Est-ce que le chemin de l’archevêque d’Avignon est le bon ?
L’enseignement catholique, mettant à sa tête un profil : « universitaire, chevalier de l'ordre du Saint-Sépulcre, "vieil aristo, étiqueté à droite" fait-elle le bon choix ?
Pour plus d’information :
L'enseignement catholique tourmenté par son succès
LE MONDE POUR MATINPLUS | 10.09.07 | 08h08
Une fois encore l'enseignement privé affiche complet. Pour la cinquième année d'affilée, les écoles catholiques – près de 2 millions d'élèves, 95% des effectifs du privé – ont dû refuser, faute de places, l'inscription d'environ 35 000 jeunes (contre 30 000 l'an dernier), selon la direction de l'Enseignement catholique. Les points noirs se situent en Ile-de-France, dans le quart sud-est du pays et en Rhône-Alpes, où certains établissements devront gérer des classes de 35 à 40 élèves. Et pas question de pousser les murs : depuis vingt ans, les postes de professeurs attribués aux établissements privés sous contrat avec l'Etat représentent 20 % de ceux accordés à l'enseignement public.
Le privé est victime de son succès. A l'heure du "zapping" scolaire, un enfant sur deux passe dans un établissement privé sous contrat durant sa scolarité. "Le privé scolarise chaque année environ 17 % des élèves de l'Hexagone, tous niveaux confondus", relevait en 2005 une enquête réalisée par le Crédoc. Les motivations sont de plus en plus "pragmatiques" : 12 % seulement des familles choisissent l'enseignement catholique par "seule conviction religieuse", notait le Crédoc, alors que la réputation est "le premier critère de choix de l'établissement".
En cette rentrée 2007, le débat est relancé : l'enseignement catholique est-il allé trop loin dans l'ouverture et la banalisation ? Les évêques de France ont créé, pour la première fois, un groupe de travail sur cette question. L'archevêque d'Avignon, Mgr Jean-Pierre Cattenoz a publiquement mis les pieds dans le plat, en appelant d'urgence, dans Le Monde de l'Education puis dans Le Pèlerin, la semaine dernière, à "recentrer l'enseignement catholique sur le Christ", estimant qu'une majorité d'établissements "n'a plus de catholique que le nom".
Depuis deux ou trois ans, les écoles catholiques hors contrat se multiplient. Elles accueilleraient aujourd'hui 20 000 élèves. Des écoles créées à l'instigation de familles catholiques, qui jugent que, "à part la sélection sociale, l'absence de grèves des professeurs et le côté vaguement charitable, assorti d'une petite parenthèse catéchétique, la différence n'est pas colossale [avec le public]", comme le dit l'une d'elles dans Le Monde de l'Education.
La direction de l'Enseignement catholique a toujours refusé le communautarisme. "Notre enseignement n'est pas catholique par son recrutement mais par son projet", rappelle son ancien secrétaire général, Paul Malartre, tout juste retraité. Fervent défenseur, pendant huit ans, de "l'ouverture à tous", il n'en reconnaît pas moins une nouvelle donne : "Ce qui a sans doute changé par rapport au début des années 2000, c'est que nous faisons davantage partie du paysage scolaire français et qu'il y a un élargissement à la fois quantitatif et sociologique des familles qui font appel à nous."
Dans une institution en évolution Paul Malartre craint le risque de "l'indifférenciation, au point d'arriver à un faux pluralisme scolaire et que plus rien ne nous distingue de l'enseignement public en termes de projet éducatif." Et de pointer du doigt "des chefs d'établissement parfois démissionnaires, des projets qui n'ont plus aucune référence catholique ou font montre d'une très grosse discrétion, par peur que cela ne gêne le recrutement".
Cette dérive tient en partie à celle des parents, qui ont une attitude de plus en consumériste à l'égard de l'institution éducative dans son ensemble. La demande accrue, de la part de certaines familles, d'un enseignement "privé privé" – au sens libéral du terme –, où "seule la valeur or compte", inquiète Bernard Toulemonde, ancien inspecteur général de l'éducation nationale, fin connaisseur du dossier. "Les parents y sont des clients plus que des acteurs de la communauté éducative, trop exclusivement attachés à la réussite scolaire", admet Paul Malartre. Certains établissements "se servent de l'attachement catholique comme d'un alibi pour faire ce qu'ils veulent, et notamment écarter les élèves plus faibles, admis à redoubler ailleurs", regrette-t-il.
Alors, poursuite de l'ouverture ou repli identitaire ? Une nouvelle génération est en train de prendre les commandes de l'enseignement catholique, avec à sa tête Eric de Labarre, 53 ans, universitaire et ancien président de l'Union des associations de parents d'élèves de l'enseignement libre (Unapel). Ce chevalier de l'ordre du Saint-Sépulcre, qui a un fils séminariste, se qualifie lui-même, dans Le Monde, de "vieil aristo, étiqueté à droite". Au moment où Nicolas Sarkozy veut désectoriser l'Education nationale et entend faire jouer tout son rôle au privé en matière d'égalité des chances et de mixité sociale, un nouveau virage s'annonce pour l'enseignement catholique.
Aurélie Sobocinski
Vincent me communique cette petite réflexion que je pense utile pour un débat.
Bonjour,
Une petite réflexion. La France de « déchristianise » rapidement. Elle ne compte plus que 5% de pratiquants en majorité âgés. Le sentiment irrelligieux est bien réel et dominant : le « catho » est forcément réac, pisse-froid et déterminé par une vision archaïque du monde.
Parallèlement l'« école catholique » française n'arrive plus à répondre à la demande. Resituons les choses : avant d'être « catholique » cette école est d'abord « privée ».
Elle permet de soustraire ses enfants à la collectivité nationale sous un prétexte fallacieux de « liberté de choix ».
Elle participe ainsi du désengagent du collectif au profit de l'individualisme forcené que mène la marchandisation du monde.
Curieuse position actuelle de l'église qui tout en s'effondrant voit ses démons être au mieux de leur forme.
Amitié
Vincent
Ni le catéchisme, ni l’enseignement scolaire ne peut avoir comme but exclusif l’insertion en chrétienté ou la formation à un bon métier qui fera gagner beaucoup d’argent. Les questions d’adhésion au Christ afin de vivre selon la foi évangélique ne peuvent jamais être évacuées.
Est-ce que le chemin de l’archevêque d’Avignon est le bon ?
L’enseignement catholique, mettant à sa tête un profil : « universitaire, chevalier de l'ordre du Saint-Sépulcre, "vieil aristo, étiqueté à droite" fait-elle le bon choix ?
Pour plus d’information :
L'enseignement catholique tourmenté par son succès
LE MONDE POUR MATINPLUS | 10.09.07 | 08h08
Une fois encore l'enseignement privé affiche complet. Pour la cinquième année d'affilée, les écoles catholiques – près de 2 millions d'élèves, 95% des effectifs du privé – ont dû refuser, faute de places, l'inscription d'environ 35 000 jeunes (contre 30 000 l'an dernier), selon la direction de l'Enseignement catholique. Les points noirs se situent en Ile-de-France, dans le quart sud-est du pays et en Rhône-Alpes, où certains établissements devront gérer des classes de 35 à 40 élèves. Et pas question de pousser les murs : depuis vingt ans, les postes de professeurs attribués aux établissements privés sous contrat avec l'Etat représentent 20 % de ceux accordés à l'enseignement public.
Le privé est victime de son succès. A l'heure du "zapping" scolaire, un enfant sur deux passe dans un établissement privé sous contrat durant sa scolarité. "Le privé scolarise chaque année environ 17 % des élèves de l'Hexagone, tous niveaux confondus", relevait en 2005 une enquête réalisée par le Crédoc. Les motivations sont de plus en plus "pragmatiques" : 12 % seulement des familles choisissent l'enseignement catholique par "seule conviction religieuse", notait le Crédoc, alors que la réputation est "le premier critère de choix de l'établissement".
En cette rentrée 2007, le débat est relancé : l'enseignement catholique est-il allé trop loin dans l'ouverture et la banalisation ? Les évêques de France ont créé, pour la première fois, un groupe de travail sur cette question. L'archevêque d'Avignon, Mgr Jean-Pierre Cattenoz a publiquement mis les pieds dans le plat, en appelant d'urgence, dans Le Monde de l'Education puis dans Le Pèlerin, la semaine dernière, à "recentrer l'enseignement catholique sur le Christ", estimant qu'une majorité d'établissements "n'a plus de catholique que le nom".
Depuis deux ou trois ans, les écoles catholiques hors contrat se multiplient. Elles accueilleraient aujourd'hui 20 000 élèves. Des écoles créées à l'instigation de familles catholiques, qui jugent que, "à part la sélection sociale, l'absence de grèves des professeurs et le côté vaguement charitable, assorti d'une petite parenthèse catéchétique, la différence n'est pas colossale [avec le public]", comme le dit l'une d'elles dans Le Monde de l'Education.
La direction de l'Enseignement catholique a toujours refusé le communautarisme. "Notre enseignement n'est pas catholique par son recrutement mais par son projet", rappelle son ancien secrétaire général, Paul Malartre, tout juste retraité. Fervent défenseur, pendant huit ans, de "l'ouverture à tous", il n'en reconnaît pas moins une nouvelle donne : "Ce qui a sans doute changé par rapport au début des années 2000, c'est que nous faisons davantage partie du paysage scolaire français et qu'il y a un élargissement à la fois quantitatif et sociologique des familles qui font appel à nous."
Dans une institution en évolution Paul Malartre craint le risque de "l'indifférenciation, au point d'arriver à un faux pluralisme scolaire et que plus rien ne nous distingue de l'enseignement public en termes de projet éducatif." Et de pointer du doigt "des chefs d'établissement parfois démissionnaires, des projets qui n'ont plus aucune référence catholique ou font montre d'une très grosse discrétion, par peur que cela ne gêne le recrutement".
Cette dérive tient en partie à celle des parents, qui ont une attitude de plus en consumériste à l'égard de l'institution éducative dans son ensemble. La demande accrue, de la part de certaines familles, d'un enseignement "privé privé" – au sens libéral du terme –, où "seule la valeur or compte", inquiète Bernard Toulemonde, ancien inspecteur général de l'éducation nationale, fin connaisseur du dossier. "Les parents y sont des clients plus que des acteurs de la communauté éducative, trop exclusivement attachés à la réussite scolaire", admet Paul Malartre. Certains établissements "se servent de l'attachement catholique comme d'un alibi pour faire ce qu'ils veulent, et notamment écarter les élèves plus faibles, admis à redoubler ailleurs", regrette-t-il.
Alors, poursuite de l'ouverture ou repli identitaire ? Une nouvelle génération est en train de prendre les commandes de l'enseignement catholique, avec à sa tête Eric de Labarre, 53 ans, universitaire et ancien président de l'Union des associations de parents d'élèves de l'enseignement libre (Unapel). Ce chevalier de l'ordre du Saint-Sépulcre, qui a un fils séminariste, se qualifie lui-même, dans Le Monde, de "vieil aristo, étiqueté à droite". Au moment où Nicolas Sarkozy veut désectoriser l'Education nationale et entend faire jouer tout son rôle au privé en matière d'égalité des chances et de mixité sociale, un nouveau virage s'annonce pour l'enseignement catholique.
Aurélie Sobocinski