Office divin et Esprit Saint - 4

Publié le par Michel Durand

Robert Beauvery

Je pense que vous en avez déjà pris l'habitude. Néanmoins, je me permets de redire qu'il est bon, sinon indispensable, de lire ces quelques lignes en se reportant constamment à la lecture biblique corespondante. Certes, cela demande une gymnastique des doigts.

 

 

 

Une des richesses des trésors de l'office divin est l'omniprésence de la Sagesse divine, fruit de la tendresse et de l'amour : soit la Sagesse éternelle, conçue avant la création du monde, cf. Eph 1,3-5 ; soit la Sagesse providentielle , accompagnatrice de la famille humaine tout au long de l'histoire du Salut, par la médiation des « promesses », cf. Gn 13, 14-17, des « alliances » cf. Gn 6, 18 ; 9,9 ; Jn 31,31 ; He 9,15, des « proximités », cf. Ps 139 jusque dans l'intimité du cœur de l'homme, cf. Ps 16,3 ; Ps 138,1 ; et, pour finir, Dieu manifeste sa Sagesse, éternelle et providentielle, par son Fils incarné, « en ces jours qui sont les derniers » He 1,2.

LE  DON  DE  SAGESSE

Comme tous les autres dons de l'Esprit celui-ci se demande avec vérité et avec le renoncement aux « sagesses » idéologiques, fermées sur elle-mêmes, cf. 1 Co 1, 17-31. Des innombrables aspects de la Sagesse divine, trois seulement seront étudiés ci-dessous. Il reste du travail !

1.    La Sagesse a choisi les petits  et les petits le lui rendent bien. Cf. Lc, 10,21.


Israël est le moindre de tous les peuples, cf. Dt 7, 6-8 ; David est le tout dernier de la famille de Jessé, quelque peu oublié dans les pâtures, cf. 1 Sam. 16, 11-13. Et encore du moindre de tous les peuples, seul un petit reste assure de l'espérance de l'avenir promis par Dieu, cf. Is 52, 13-53, 12. Le nouvel Israël est encore un petit troupeau, cf. Lc 12,32 ; composé de petites gens, cf. 1 Co 1,26-29.
Dans les psaumes, les malmenés, les oubliés, les enfants, les petits sont l'objet d'une attention permanente de la Sagesse divine. Le Verbe incarné a, lui aussi, choisi la petitesse, comme sa mère la Vierge Marie pour être au rang des pauvres ... pour les redresser et les sauver, cf. Lc 2, 1-21 ; Ph 2, 5-11 ; Lc 4, 18-19.
La petitesse est la condition sine qua non d'entrée dans le Royaume éternel préparé par la Sagesse divine : « Si vous ne changez pas pour devenir comme les petits enfants vous n'entrerez pas dans le Royaume des cieux ». cf. Mt 18, 1-5.


2.    Dieu dans sa Sagesse se laisse dire par les petits


 A l'époque où le manichéisme militant prétendait que la Bible avait deux auteurs : 1) le Dieu Bon pour le Nouveau Testament  (et seulement quelques livres) ; le Dieu mauvais pour l'Ancien Testament, en s'appuyant sur ce qui, dans les psaumes en particulier, prête à « Dieu » des sentiments mauvais de vengeance, de violences extrêmes, etc... comme par exemple : « Tous mes ennemis tu les frappes à la machoire... tu leur brises les dents » Cf. Ps 3,8 ; etc...
Origène, lui, attribue au Dieu très bon, très fraternel, ces parties de psaumes, réputés écrits par le « mauvais Dieu ». Dieu est bon pour l'homme comme un père pour son bébé qui va jusqu'à tolérer que celui-ci ait un langage objectivement incorrect mais subjectivement expressif d'une confiance filiale.

3.    La Sagesse entre hier et demain dans l'aujourd'hui de Dieu.

A ceux qui étaient tentés de situer dans le passé, l'âge d'or, le sage Qohelet écrit : « ne dis pas : pourquoi le passé fut-il meilleur que le présent ? Car ce n'est pas une question inspirée par le Sagesse » Cf. Qo 7,10. Elle ne vient pas du bon esprit, mais du mauvais, celui qui nous écarte de la Sagesse divine. Saint Augustin ajoute : « le passé nous paraît meilleur pour la seule raison que ce n'était pas le nôtre ».
L'adhésion à l'aujourd'hui de Dieu fut chantée par les petites gens restantes sur le terrain après la destruction du Temple de Jérusalem , survenue en 587 av.J.C., la  cessation du culte, la dispersion des habitants, etc... « Les faveurs de Dieu ne sont pas finies ni ses compassions épuisées, elles se renouvellent chaque jour... »Lam 3,23. L'Amour de Dieu est nouveau ou renouvelé dans chaque aujourd'hui. Il ne s'agit pas d'idéaliser le passé mais de rejoindre la Sagesse providentielle à l'œuvre dans l'humanité contemporaine, avec la sagesse que donne l'Esprit à ceux qui la lui demandent.

CONCLUSION
La Sagesse divine est une réalité, la compréhension, l'appropriation, l'imitation par l'homme de cette Sagesse, est une tout autre réalité. La distance qui sépare le seconde de la première peut être en partie réduite avec l'aide de l'Esprit-Saint.

Publié dans Témoignage

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