Que vienne un rayon de lumière divine

Publié le par Michel Durand

Un ami de longue date, un frère plutôt, malgré la différence d’âge, m’a offert l’une de ses œuvres en me disant que cette peinture me correspondait bien. Son geste m’a profondément touché ; spirituellement atteint. Non seulement ce travail de peintre reflète sinon ce que je suis dans mon être, du moins ce que je tente d’être dans une recherche de perception de la grâce divine, mais encore il donne à penser à la propre recherche spirituelle de l’auteur.

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En ce domaine, nous avons du mal à nous comprendre. Alors qu’il œuvre beaucoup pour sa propre purification et perfection, j’insiste sur le repos : « si Dieu ne bâtit la maison, c'est en vain que travaillent les hommes... Dieu comble son bien-aimé quand il dort... « ( Psaume 126).

Les spiritualités orientales, me semble-t-il, se basent sur une action que la personne conduit à bout de bras alors que la révélation biblique invite à recevoir l’amour venu d’en haut. « Sentez-vous un attrait intérieur qui vous pousse vers Jésus Christ ? Un sentiment intérieur qui est plein d’admiration pour Jésus Christ, pour sa beauté, sa grandeur, sa bonté infinie, qui le porte à venir à nous, Sentiment qui nous touche et qui nous porte à nous donner à lui » exprime Antoine Chevrier.

 

Plastiquement cette peinture me plait beaucoup dans sa composition. L’homme en premier plan est totalement offert au rayon de lumière qui l’atteint dans le siège de sa pensée. Il vit dans un grand dénuement. Une table, un livre, une lampe, quelques pots, pour la nourriture je pense. Il est nu, comme le Christ sur la croix ; comme le Christ ayant déposé ses vêtements pour laver les pieds de ses disciples, symbole de purification intérieure et de non-revendication de quelque pouvoir sur et dans la société.

La pièce n’est pas fermée sur l’extérieure ; une fenêtre ouvre, en effet, sur un paisible paysage. Petite citation des peintures de la fin du moyen âge. On pense aussi aux vanités. Le crâne est ici remplacé par une évocation des mandalas propres à la pratique spirituelle du bouddhisme ou de l’hindouisme.

Mais surtout, cette scène me rapporte aux grandes peintures représentant Saint Jérôme ermite, méditant sur la Bible et produisant la Vulgate. J’apprécie grandement ces grandes citations iconographiques.


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Saint Jérôme pénitent - Jacopo Bassano (Vers 1560 -1565)

119 x 154 cm Venise Gallerie dell’Accademia


Le tableau était d’abord accroché devant la table du séjour. Je mangeais devant lui. Puis, mon ami a estimé qu’il devait être offert à la vue de tous les habitués de la maison paroissiale. Aussi de sa propre initiative l’a-t-il installé dans la salle commune. Je n’ai pu qu’accepter tellement cela va dans le sens du détachement, du dépouillement, de la non-possession d’objet. Une seule chose compte : tout faire pour recevoir la lumière qui vient d’en haut et partager cette grâce.

Je devine, au-dehors, les gens en attente de bénéficier du don de Dieu.

Pendant ma méditation au cours de ma retraite spirituelle annuelle j’ai associé cette « image » à la chanson « O verbe o Christ » (A. Chevrier, M. Wackenheim).

C’est ce que je vous invite à regarder et à entendre dans cette petite vidéo :

 


 

 


 





 

 


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