Sadisme du libéralisme

Publié le par Michel Durand

Dany-Robert-DUFOUR

Une morale amorale entretient toujours le libéralisme

Je continue aujourd’hui à vous proposer la vidéo de la présentation du Livre de Dany-Robert Dufour*, « La cité perverse ».

Les idées apportées ici peuvent aider à entrevoir une action politique possible tout en se posant la question de l’articulation du politique dans le philosophique.

Selon lui, la morale qui est en place, qui est promue par la société actuelle (Sarkosy), est une morale qui, dans la consommation, permet à l’individu d’atteindre une jouissance égoïste (le versant de Sade).

Dans ce débat, on sent qu’il y a le désir d’une autre politique. Mais, est-ce possible ? Le mur de l’impasse semble bien élevé ? Infranchissable.

Je note quelques questions :

- Comment sortir de la névrose post-moderne tout en voulant conserver l’idéologie du libéralisme dans un capitalisme de la consommation ?

- Quelle action politique possible alors que tout le monde a accepté le capitalisme ?

- Le libéralisme a fonctionné comme une bonne nouvelle ;  comme toutes les religions qui fonctionnent avec des bonnes nouvelles. Il a été accepté comme une libération du nazisme et du communisme. Comment faire accepter une alternative qui ne se présente pas comme une libération, mais comme posant des limites ?

- Il faut comprendre que le capitalisme de la consommation conduit de nouveau dans une impasse ; on est donc en panne de l’analyse pulsionnelle du capitalisme

 

D. R. Dufour désire retrouver le Marx philosophe, trop inconnu en France. Il s’appuie sur Gramsci pour tenter de trouver  une issue à l’actuelle impasse philosophique et politique. Que faire de la transformation du capitalisme de la production en un capitalisme de la consommation ?

 

Je vous souhaite  une  bonne écoute…

 

 


Il importe d’explorer ce grand moment de renversement de la métaphysique occidentale, courant sur plus d'un siècle, qui mène de Pascal à Sade. Ce renversement apparaît clairement dès lors qu'on tente de circonscrire le principe sur lequel peut se fonder le monde. Pour le dire abruptement, avant, le monde n'était possible que fondé sur l'amour de dieu (amor dei) ; après il apparaîtra également envisageable en tant que fondé sur l'amour de soi (amor sui). Cette partition permet de repenser l'époque des Lumières comme étant traversée d'une profonde ligne de partage séparant le transcendantalisme allemand (Kant) et le libéralisme anglais (Locke, Mandeville, Hume, Smith).

À partir de là, on peut proposer de penser la modernité comme cette période longue de deux siècles où a été maintenu un équilibre, instable et très problématique, entre ces deux courants fondés sur des principes antagonistes. Cela revient à penser la post-modernité comme une victoire du libéralisme sur le transcendantalisme.

Cette victoire a justement été annoncée par le retour au grand jour de Sade au tournant des années 1960, proscrit pendant près de deux siècles après avoir été enfermé une bonne partie de vie.

 

Publié dans Anthropologie

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