Saint-François vu par Pierre Darphin
poème sur sa
peinture
représentant le saint patron de l’église Saint-François d’Assise, plateau de St Rambert, Lyon 9e.
C’est une œuvre du peintre, également prêtre, Pierre Darphin, 1985.
Il a écrit ce poème, méditation à l’approche de Noël :
Il y eut le jeune homme qui sortit d’Assise la rose,
à travers monts et collines
au-delà des mers et des règles et des bonnes manières.
Il y eut ce jeune homme qui allait,
pas où se gagnent les croisades
ni où s’édifient les empires
ni où se consolident les palais ou les patrimoines
mais au pays de la parfaite joie, lequel n’est nulle part,
c’est-à-dire partout.
Il y eut ce jeune homme qui dansait sur les places, en l’honneur de Dame la sainte pauvreté de Dieu.
Il y eut ce baladin qui n’a rien réussi tout-à-fait, sinon son dés’habillement
ce mendiant, pour avoir quémandé au lépreux sa lèpre,
qui reçut, au creux des mains, au cœur du cœur le fulgurant présent
lorsque le Fils du pauvre avec lui partagea les insignes de son éternelle victoire, l’ultime pauvreté du Dieu crucifié.
C’est pourquoi François n’est plus d’Assise, ni d’ici, ni d’ailleurs, mais de partout.
C’est pourquoi François n’est pas d’hier, ni d’aujourd’hui, ni de demain, mais de toujours désormais.
C’est pourquoi la profondeur nocturne et les altitudes astrales l’enveloppent.
C’et pourquoi Jérusalem le regarde de ses regards dorés, par-dessus le Mont des Olives espérant le jour où elle sera tout de bon la cité de la paix proclamée.
C’est pourquoi viennent avec lui du fin fond des mondes et des temps tous les enrichis de la pauvreté, le lépreux plus que guéri, respecté, le loup-garou reclassé frère agneau et Claire, princesse tourière au bercail d’indigence.
Maximilien qui se fait communion vivait au bunker de la faim,
Tito le frère blanc réveillé des tortures et de l’angoisse.
Et le frère mineur qui vient des Amériques présentant le livre où s’écrit la dignité recouvrée au nom de Dieu, des misérables.
Voilà ce que j’aurais voulu dire…