Une action, une seule par jour
La plupart du temps, à la question : « qu’as-tu à faire ? », en Occident on reçoit la réponse : « j’ai plein de choses à faire ». « Je fais un fais une tas de choses, je passe d’une activité à une autre ».
Qui ose dire : « Je n’ai rien à faire » ou, « aujourd’hui, je n’ai eu qu’une seule tâche ».
Une journée, une tâche : couper de l’herbe pour les animaux, moutons et chèvres. C’était à Béni Abbès, en février.
Départ tôt le matin. 6 heures. Il fera nuit jusqu’à 8 heures.
Ayant quitté la maison, on va chercher l’âne pour le transport du fourrage, ensuite, en bordure des dunes, on marche jusqu’à l’endroit où trouver ce jour de l’herbe coupé.
A 9 heures, le thé. L’âne se promène seul. Puis, peut-être par crainte de le voir aller trop loin est attaché à un tronc d’arbuste avec une réserve de nourriture.
On pétrit de la farine qui sera cuite dans le sable et, plus de deux heures après, on mange le pain.
On coupe de l’herbe. On fait des tas déposés sur le sol. On marche jusqu’à un puits appelé « Aïscha » . Puis on revient.
Au retour, on ramasse les tas. Midi est passé. Thé. Repas, Repos.
Entre-temps, nouvelle récolte d’herbe.
Re-thé.
16 heures. Enfin, on ramasse les tas d’herbe pour les porter au plus près du lit de l’oued, là où le sol est plus ferme. On va chercher l’âne. Deux personnes semblent absolument nécessaires pour le charger.
Retour à la maison. La nuit commence à venir, 19 heures approchent.
Je me demande quel est le rapport qualité-prix d’une telle opération. Quel et le prix de ce produit : l’herbe : douze heures pour deux bottes de paille.
Ma question est stupide.
L’air était pur. Pas de vent. Un soleil léger. Un calme imbattable. Que de temps pour la méditation et la contemplation ! Qualité de vie.
Monotonie et intensité.