Comment éviter une guerre au nom d’un dieu issue d’une conviction religieuse quand celle-ci trempe également ses racines dans l’économisme voué à son dieu

Publié le par Michel Durand

L'Agneau, tenture de l’Apocalypse, fin XIVe siècle, Angers, France

L'Agneau, tenture de l’Apocalypse, fin XIVe siècle, Angers, France

Dieu est l’unique. Ce qu’il dit est véridique. La preuve, il fait ce qu’il dit ! L'agneau mystique (Christ) réunit dans son adoration tous les peuples de la Terre. 

Quand un croyant d’Hébron affirme sa foi, comment l’en détourner ? La terre où il vit actuellement depuis le retour de son grand-père après la Seconde guerre mondiale est bien Sa Terre, puisque Dieu le lui a donné en la « donnant aux grands-pères de son grand-père, de son grand-père… il y a 3000 ans ». Le documentaire de Charles Enderlin est clair : « Benyamin Netanyahou a réussi son pari, il reste au pouvoir, il va former sa coalition de droite dure, pouvoir mettre en chantier son grand projet, faire voter une loi déclarant Israël “État nation du peuple juif”, avec tout ce que cela représente pour la démocratie israélienne : seuls les juifs auront des droits nationaux dans l'Israël qu'il envisage, les minorités n'auront qu'à des droits individuels. Et vu ses déclarations sur le fait qu'il n'y aura pas d'État palestinien, Mahmoud Abbas a de quoi s'inquiéter. »

Alors, le sionisme laïque rejoindrait le religieux ?

Comment éviter une guerre au nom d’un dieu issue d’une conviction religieuse quand celle-ci trempe également ces racines dans l’économique qui a également son dieu : l’argent de dollars américains ? Dieu nous a donné cette terre !

Écrivant cela, je repense inévitablement aux nombreux passages bibliques faisant état d’une terre promise à un peuple élu. Il m’est devenu difficile de les lire, de les recevoir comme me concernant.

En voici un, Josué 1, 2-9 :

Après la mort de Moïse, serviteur de Yahweh, Yahweh parla à Josué, fils de Nun, serviteur de Moïse, en ces termes : « Moïse, mon serviteur, est mort ; maintenant, lève-toi, passe ce Jourdain, toi et tout ce peuple, pour entrer dans le pays que je donne aux enfants d'Israël. Tout lieu que foulera la plante de votre pied, je vous l'ai donné, comme je l'ai dit à Moïse. Depuis le désert et depuis ce Liban jusqu'au grand fleuve, le fleuve d'Euphrate, -- tout le pays des Héthéens, -- et jusqu'à la grande mer vers le soleil couchant, tout cela sera votre territoire. Nul ne tiendra devant toi pendant tous les jours de ta vie ; comme j'ai été avec Moïse, je serai avec toi ; je ne te délaisserai, ni ne t'abandonnerai. Fortifie-toi et prends courage ; car c'est toi qui mettras ce peuple en possession du pays que j'ai juré à leurs pères de leur donner. Seulement fortifie-toi et aie bon courage, en t'appliquant à agir selon toute la loi que Moïse, mon serviteur, t'a prescrite. Ne t'en détourne ni à droite ni à gauche, afin que tu réussisses en tout ce que tu entreprendras. Que ce livre de la loi ne s'éloigne pas de ta bouche ; médite-le jour et nuit, en t'appliquant à agir selon tout ce qui y est écrit ; car alors tu prospéreras dans tes voies et tu réussiras. Ne te l'ai-je pas commandé : Fortifie-toi et prends courage ? Sois sans crainte et sans peur, car Yahweh, ton Dieu, est avec toi partout où tu iras. »

Il y en a d’autres : Deutéronome 1, 8 :

Voyez : Je mets ce pays devant vos yeux. Allez donc prendre possession du pays que le Seigneur a juré à vos pères Abraham, Isaac et Jacob, de leur donner à eux ainsi qu’à leurs descendants. »

Jérémie 16, 15 :

« Par le Seigneur vivant, qui a fait monter les fils d’Israël du pays du nord et de tous les pays où il les avait chassés. » Car je les ferai revenir sur leur sol, celui que j’ai donné à leurs pères.

Isaïe 14, 1 :

Oui, le Seigneur aura de la tendresse pour Jacob, il choisira encore Israël, il installera les siens sur leur terre où des immigrés se joindront à eux et s’uniront à la maison de Jacob.

Etc….

Puisque Dieu a ainsi parlé pourquoi cela ne se produirait pas ? N’est-ce pas en train de se réaliser en détriment de toutes les autres formes religieuses, chrétiennes, musulmanes ?

Je ne peux répondre affirmativement à cette question, car le Dieu auquel je crois manifeste une visée universelle telle que le prophétise Isaïe en parle. Alors que les espoirs terrestres s’effondrent, que les querelles se multiplient, l’auteur du livre d’Isaïe révèle que le Dieu d’Israël se montre et s’affirme comme le Dieu des nations. Il est au service de l’homme, justement éthique, et non soumis aux politiques. Le Dieu d’Abraham est celui de l’homme droit et juste. Il se dévoile même dans la faiblesse. Il nourrit l’espérance d’un salut pour tous les hommes. La lecture littérale du sionisme religieux ou laïc résonne dans l’aberration.

N’empêche que, pour ma prière avec l’Office des Heures, nombreuses phrases de la Bible me sont dire à prononcer. Je ne parviens pas à les recevoir à un deuxième ou troisième degré, car ce qui est écrit n’est pas que de la poésie allégorique.

Jean-Luc, un frère dans le presbytérat m’a dit un jour qu’il n’était pas question de Terre Promise mais de terre de la promesse. Je creuse la question. A ce propos il est bon de lire cet article du Monde de la Bible : Les paradoxes de la terre promise.

Publié dans Anthropologie, Eglise, évangile

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