Evidement, depuis Clisson, une certaine droite catholique n’a jamais compris la bonne musique, Metal ou autre création vibrante
À propos des paroles d’un prêtre catholique de Lyon, dès le début de cette semaine, Régis a montré son indignation en écrivant (facebook) à ses amis. C’est ainsi que j’ai été informé. On ne pense pas que l’impensable puisse exister. Or, il existe. Dans Riposte catholique le 20 novembre 2015, Hervé Benoit, en exercice à la basilique de Fourvière, écrit : « Ces pauvres enfants de la génération bobo, en transe extatique, « jeunes, festifs, ouverts, cosmopolites… » comme dit le “quotidien de référence”. Mais ce sont des morts-vivants. Leurs assassins, ces zombis-haschishin, sont leurs frères siamois. Mais comment ne pas le voir ? C’est tellement évident ! Même déracinement, même amnésie, même infantilisme, même inculture… Les uns se gavaient de valeurs chrétiennes devenues folles : tolérance, relativisme, universalisme, hédonisme… Les autres, de valeurs musulmanes devenues encore plus folles au contact de la modernité : intolérance, dogmatisme, cosmopolitisme de la haine… Les uns portent le maillot du PSG – « Fly Emirates » en effaçant le berceau de Louis XIV, et les autres profitent du même argent pour se faire offrir un costume en bombes. Une minute avant leur mort, les uns et les autres étaient penchés sur leurs smartphones, comme accrochés au sein de leur nourrice. Ce n’est pas le retour du Moyen Âge, contrairement à ce que disent les crétins, c’est la postmodernité dans toute son absurdité. Le drame de l’humanisme athée, qui aime le diable, la mort, la violence, et qui le dit… et qui en meurt ! Le signe de la mort et du chaos ne flotte pas que sur les rues de Paris, un vendredi soir maudit. 130 morts, c’est affreux ! Et 600 morts, c’est quoi ? C’est le chiffre des avortements en France le même jour (Ministère de la Santé – merci Orwell !). Où est l’horreur, la vraie ? »
Robert Culas, prêtre catholique lui aussi, connaît ce genre de sermon. Voir aussi ici. Il commet, en effet, le péché d’aimer la musique Metal. Que Regis me pardonne si je mélange du Metal et du Garage. C’est dans son dialogue pastoral avec des jeunes d’aumônerie scolaire que Robert en a découvert la richesse. Ayant lu son livre et l’ayant rencontré, avec le service de l’Église catholique de Lyon, Arts, Cultures et Foi, nous l’avons invité pour un colloque concernant ce genre musical. Je le dis dans la ligne de l’évêque de Lyon, Philippe Barbarin qui s’est exprimé très nettement en disant : "C’est un texte très blessant pour nous tous. Ce n’est pas possible d’écrire cela." Voir ici.
Lyon capital rendant compte des propos du prêtre précise clairement que l’Église à Lyon ne peut soutenir cette prise de position.
Il importe de redire cela, car, dans les rangs des Églises, depuis le prêtre canadien Jean-Paul Regimbal, il n’est pas rare d’entendre, notamment dans certains milieux charismatiques, dire que l’impact du diable dans ce genre musical (les plus vieux parlent de Hard Rock) est une évidence. Gildas Vijay - Stamina, Groupe Metal Electro Oriental, organiste dans sa paroisse est d’un tout autre avis. C’est du reste pour cela qu’Arts, Cultures et Foi l’a invité à son colloque.
Enfin, je suis heureux de terminer en remerciant Danielle de m’avoir communiqué la lettre ouverte à Philippe Barbarin : La Conférence catholique des baptisé-e-s francophones fait paraître cette lettre ouverte à Monseigneur Philippe Barbarin, à la suite des propos du père Hervé Benoît qui comparent les assassins aux victimes des attentats du 13 novembre dernier.
Il et bon aussi de citer l'article de Nicolas Ballet (Le Progrès), qui donne un juste prolongement. "Un Lyonnais que nous avons contacté, catholique et fan de la première heure de « Eagles of Death Metal » (il a reçu leur album dédicacé une semaine avant les attentats et avait songé à aller les voir au Bataclan), contrevient à l’interprétation du père Hervé Benoît."