De nombreuses initiatives se mettent en place pour un accueil digne des populations migrantes, mais il y a encore du travail à faire
Alors que l’on risque d’être condamné au tribunal pour être venu en aide à des migrants, la conscience des français s’est éveillée dans le beau sens de l’accueil. Au cours des Cercles de silence tenus chaque deuxième mercredi du mois, depuis au moins un an, je constate que les personnes sont de plus en plus sensibles à la nécessité d’un accueil digne de toutes les personnes qui se trouvent dans l’obligation de fuir leur pays. Le « migrant » est un humain à respecter et non un potentiel terroriste.
Plus de 200 personnes se sont inscrites à la Journée organisée par la Coordination Urgence Migrants (CUM) du 7 janvier 2017. Il n’y a plus de place et si j’en parle maintenant, ce n’est pas pour inviter à venir, mais pour prendre en considération l’impact que l’accueil des migrants et/ou réfugiés a sur les consciences. Alors que certains candidats aux élections parlent de la fermeture des frontières européennes, les rencontrent de proximité indiquent plus d’humanité. C’est ce que le porte-parole de la CUM explique à l’occasion de la journée du 7 janvier. Voir le fichier joint : tract de présentation et d’inscription à cette rencontre.
Pour la journée du 7 janvier 2017
Le rappel des objectifs de l’association, tel qu’ils sont inscrits dans les statuts, éclaire, me semble-t-il, le sens de notre journée :
La Coordination Urgence Migrants est un lieu de concertation et de coordination entre individus et associations impliqués auprès des migrants, principalement dans les situations d’urgence. L’association a pour objet de :
- Promouvoir et défendre les droits des étrangers en France et veiller à leur application, quelle que soit leur situation.
- Initier ou soutenir toutes actions destinées à faire prendre conscience aux citoyens des réalités vécues par les migrants.
- Favoriser toutes initiatives permettant d’améliorer la situation des migrants, en particulier par des actions vis-à-vis des pouvoirs publics.
- Susciter la mise en place d’équipes poursuivant localement ces objectifs avec des migrants et accompagner ces équipes dans leurs actions
Tout est dit … ou presque !
Aujourd’hui, la CUM rassemble autour de ces objectifs une vingtaine d’associations et collectifs, d’horizons philosophiques, religieux, politiques très divers … mais on pourrait encore être plus nombreux et plus diversifié !
Aujourd’hui, plus de 2000 personnes ont signé l’appel citoyen à la solidarité et à la dignité lancé au démarrage de l’association pour la défense de la dignité fondamentale des hommes, des femmes, des enfants vivant au quotidien la situation de migrants… mais cet appel citoyen peut encore recevoir plusieurs milliers de signatures !
Aujourd’hui, de nombreuses initiatives locales citoyennes se mettent en place un peu partout dans notre région et en France pour permettre un accueil digne de ces populations migrantes comme une lecture attentive de la presse locale de ces derniers mois le démontre… mais il y a encore du travail à faire dans les territoires pour cet accueil !
Aujourd’hui, heureusement, nous constatons que certains responsables politiques locaux, nationaux et européens prennent effectivement leurs responsabilités d’élu-e-s pour faciliter et accompagner les conditions d’accueil des migrants … mais combien d’autres (et ce n’est pas la peine d’aller très loin d’ici !) doivent encore être « bousculés » par nous, citoyens de base, pour faire avancer les choses !!!
C’est dans ce but qu’a été imaginée cette journée d’informations et d’échanges.
Notre but, comme Coordination auprès des associations et des citoyens qui sont au cœur de l’action, au quotidien, est de permettre d’échanger sur nos manières de faire, de mutualiser nos expériences, d’analyser les raisons de nos échecs et de nos réussites avec comme ambition que, ce soir, chacun reparte avec dans son sac ou dans sa tête, une « boite à outils » mieux fournie des bonnes pratiques et des bonnes adresses.
Avec aussi l’assurance que, pour réussir et ne pas s’épuiser à la tâche, il est primordial de ne pas rester isolé et de toujours s’appuyer sur des réseaux de proximité, seul moyen de rassembler les multiples compétences et disponibilités nécessaires à notre action d’accompagnement pour que, progressivement, une fois les situations d’urgence réglées, l’équipe sache associer les migrants eux-mêmes à la recherche des solutions pour que, progressivement, s’opère le passage de la dépendance à l’autonomie de chacun.
En effet, les migrants, même s’ils sont une charge au moment où, dans la détresse, ils arrivent chez nous, n’en demeurent pas moins une richesse dans la nouveauté qu’ils apportent : de tout temps et dans de multiples domaines, les apports des migrants ont marqué notre histoire, nous amenant à revisiter notre propre mode de vie, ses richesses et ses fragilités.
« Dans leur regard et leur appel, les migrants nous conduisent à considérer et à reconsidérer chacun des fils qui composent le tissu de notre humanité ».
Ce n’est pas moi qui le dis, c’est Bruno-Marie Duffé, initiateur de ce qui est aujourd’hui la Coordination Urgence Migrants !
Pour cela, nous devons nous appuyer et interpeler les élus pour qu’ils se saisissent de ces questions, car c’est bien également à un niveau politique que des réponses doivent être apportées.
C’est dans ce sens que nous avons invité quelques élus qui ont accepté de répondre à notre invitation… et je donne justement la parole à Monsieur le Maire du 9e arrondissement qui non seulement a répondu à notre demande de mettre gracieusement cette salle municipale à notre disposition alors que le siège social de l’association est dans un autre arrondissement, et qui, surtout, a souhaité, par sa présence ce matin nous accueillir personnellement et nous témoigner son soutien.
Jean-Paul.