Ce jour, qui poussera le plus à la conversion, au retournement (révolution) pour mettre en place une humanité universellement solidaire ?

Publié le par Michel Durand

Ce jour, qui poussera le plus à la conversion, au retournement (révolution) pour mettre en place une humanité universellement solidaire ?

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L’individualisme envahit tout. Il résulte d’une volonté de liberté qui ne connaît aucune limite. Dans le lieux de son propre choix, on veut se construire soi-même par et pour soi-même. « Quand je veux, si je veux et où je veux » est le devise de la grande liberté. 

On dit également « savoir tirer son épingle du jeu ». L’ego ne connait pas la solidarité. 

Dans le climat des campagnes électorales, dans les sphères du libéralisme sociétal et économique une réflexion sur ce terrain philosophique serait bien venue. On en est loin. Voilà ce que je répète d’une façon ou d’une autre depuis plusieurs jours. Et sans cesse, me reviens à l’esprit la pensée d’Emmanuel Mounier (1905-1950). Voir le diaporama que j’ai publié en 2007, repris en vidéo (ci-dessous). 

Dans le manifeste de la « révolution personnaliste et communautaire », il s’oppose à l'individualisme libéral et au collectivisme marxiste. L’homme n’est pas un individu. Il est une personne. Cette affirmation découle de sa perception du message de l’Evangile. Ainsi, dans son Introduction aux existentialismes (1947) il situe le personnalisme comme une des composantes de l'existentialisme chrétien.

Il me semble qu’aujourd’hui, Mounier développerait fortement les méfaits tant du libéralisme économique qui écrase les pauvres que du libéralisme sociétal qui ouvre les portes à toutes les revendications proclamant que l’individu est libre de faire de son corps ce qu’il veut. 

Mais l’homme n’est pas un individu, il est une personne .L’homme ne se construit pas seul. Il se forme dans ses relations avec autrui. Pas seulement, l’autre soi-même de même race ; mais toute autre personne y compris les étrangers à sa « nation », culture ou patrie. La personne est tournée vers une mondiale humanité et se construit avec elle. S’il y a des limites à poser, ce ne sont pas des frontières qui bloquent à l’extérieur, mais des passerelles qui favorisent la rencontre. 

Peut-on, pas-à-pas, réformer cette société qui fonce tête baissée dans le mur d’une économie libérale niant toutes limites, en réagissant contre tout ce qui entraverait la liberté individuelle ? 

J’en doute de plus en plus et me dit qu’une révolution s’avère nécessaire. Certes, une conversion des consciences serait plus adéquate. Mais, rien ne se passe. Israël demeure soutenue dans sa répression contre la Palestine. Je ne cite que cet exemple. Il y en aurait tant d’autres !

C’est en pensant à cela que je me tourne vers E. Mounier. Son message mériterait tellement d’être repris ! Il faudrait une révolution sans violence. Une démarche de paix poussant les partisans de l’économisme et de l’individualisme sans limite vers plus de raison. Une révolution pacifique qui s’ouvre sur l’intelligence du grand nombre dans l’élection de vrais gouvernants soucieux du bien commun. 

Que l’Individu ait dominé le XIXe et le XXe siècle est une évidence. Au XXIe, la Personne devrait prendre le pas. Voir, dans ce lien, une développement de cette idée : autodéfense de l’individu. Personnalisme contre individualisme. 

Que penser du vote blanc quand on se trouve face à des développements politiques inacceptables ? Qui pousserait le plus à la conversion, au retournement pour mettre en place une humanité universellement solidaire ? Peut-on choisir tel président(e) en se disant qu’il sera le moindre mal par rapport à l’autre et que, progressivement, on arrivera à redresser sa politique irrespectueuse de la personne ? Les divergentes évolutions de l’Histoire invitent au doute. Un changement radical s’avère à mon sens indispensable. Autrement dit, 70, 80 % de vote blanc serait l’invitation à tout remettre sur la table. L’Evangile ne dit-il pas que ton oui soit oui, et ton non, non ? Puissions-nous en débattre.

E. Mounier est du siècle dernier. Olivier Rey, philosophe actuel, connu par ses positions d’objecteurs de croissance devrait également être écouté. Il se peut que j’en dise quelques mots plus tard.

 

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