Dans la vie ordinaire de l’Église n’y aurait-il pas plus de transparence, de dialogues simples, si le clergé ne se mettait pas à part

Publié le par Michel Durand

Dans la vie ordinaire de l’Église n’y aurait-il pas plus de transparence, de dialogues simples, si le clergé ne se mettait pas à part
Dans la vie ordinaire de l’Église n’y aurait-il pas plus de transparence, de dialogues simples, si le clergé ne se mettait pas à part

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J’ai regardé hier soir, grâce aux reprises des émissions (replay), l’émission intitulée Pédophilie, un silence de cathédrale et je pense suivre ce soir le débat qui a suivi. Disponible 5 jours.

Le journal La Croix a écrit à ce sujet.

Voir également ici 

Il est bien que tout cela se dise. Néanmoins, je reste étonné, attristé que de telles situations puissent se vivre. Certes, je connais au moins une famille lyonnaise où des actes absolument pédophiles ont été vécus en famille et heureusement condamnés. Mais à le constater avec une telle ampleur !
C’est vraisemblablement avec ce questionnement que nous sommes appelés à ne pas cacher la réalité, ni à nous cacher. Quand la question fut abordée en Église à Lyon, j’en ai un peu parlé en ce lieu. 
Il me semble avoir cité le souvenir que voici : c’était en 1972. Je pense au printemps 1972. Je me trouvais à une réunion de prêtres dans la ville du Creusot, mon premier poste en tant que prêtre. Mes collègues discutaient à voix basse d’un prêtre qui avait précipitamment changé de paroisse. Je ne comprenais pas de quoi ils parlaient, alors je demandais des explications. Personne de me répondit et l’on parla encore plus bas, à mots couverts. Ce n’est que très longtemps après, recoupant aléatoirement diverses conversations que j’ai saisies de quoi il était question : un curé de paroisse avait eu des gestes déplacés sur des enfants de sa paroisse. C’est de cela qu’il ne fallait pas parler. Omerta ! Le mot est juste : Silence qui s'impose dans toute communauté d’intérêts.
La considération du statut du prêtre n’est-elle pas à la racine de cette volonté de silence ? 
La réflexion d’Isabelle de Gaulmyn est juste quand elle dit, quelque part dans son livre : Histoire d’un silence que la sacralisation du statut du prêtre est à la base de l’invitation à ne pas dénoncer. J’en parle un peu ici. et ici

Bref, ne faut-il pas pour sortir de ces situations catastrophiques que le clergé abandonne sa volonté d’être mis à part ? La consécration sacerdotale (ou presbytérale) qu’il reçoit doit-elle nécessairement le mettre à part ? Pourquoi faut-il mettre le prêtre sur un piédestal. Pourquoi ces vêtements distinctifs ? Le sacré se trouve ailleurs. 
Si j’avais à débattre de la question, il me semble que je défendrais l’idée que doit être analysé à fond le prétendu statut sacerdotal.
Les rapports avec le monde tel qu’il est seraient bien plus justes et transparents, si, par exemple, les évêques ne se montraient pas au public avec des chapeaux à deux cornes et des chasubles qui remontent à l’époque de Justinien. 

Avant de mettre en ligne, j’ouvre le journal. Impensable et pourtant bien réel ce que je lis. Et je me demande de nouveau : comment cela est-il possible ? Or, assurément, c’est possible. Stupéfiant !  Lisons :
Un prêtre mis en examen dans le Gard pour corruption de mineurs
Anne-Bénédicte Hoffner , LA Croix, le 22/03/2018 à 16h42

Le diocèse de Nîmes annonce le 22 mars la suspension de ce prêtre, mis en examen dans une affaire de corruption de mineurs et de chantage.
Le diocèse de Nîmes publie jeudi 22 mars un communiqué qui annonce la suspension d’un de ses prêtres, mis en examen dans une affaire de corruption de mineurs.
« Un prêtre du diocèse a fait l’objet d’une enquête pour des messages adressés à des mineurs sur des réseaux sociaux. Il vient d’être mis en examen », écrit l’évêque de Nîmes, Mgr Robert Wattebled. « Dans l’attente de la suite de la procédure, le prêtre est suspendu de toute responsabilité pastorale ».
Le procureur de la République de Nîmes avait auparavant indiqué avoir requis la mise en examen de ce prêtre de 45 ans pour « corruption de mineurs » mais aussi « chantage » via un réseau social, des faits passibles de sept ans de prison.

Corruption de mineurs et chantage

Le prêtre, curé de l’ensemble paroissial de Marguerittes selon La Dépêche du Midi, est soupçonné d’avoir attiré des adolescents sur les réseaux sociaux en se présentant sous les traits d’une jeune fille de 18 ans.
Une enquête était ouverte depuis quelques mois après que trois jeunes adolescents ont expliqué avoir été attirés sur Internet par une jeune fille qui semblait de leur âge. Les mineurs avaient fourni à « la jeune fille » – qui s’est avérée être en réalité un prêtre – des photos d’eux dénudés, pensant qu’ils allaient la séduire, indique l’AFP.
Le prêtre est également suspecté d’avoir fait chanter un jeune en lui disant qu’il allait diffuser ces images sur les réseaux sociaux. Ce sont des parents, alertés par leur fils, qui auraient dénoncé les faits, permettant le déclenchement d’une enquête pénale à l’issue de laquelle les enquêteurs du groupement de gendarmerie du Gard ont réussi à identifier les adresses IP des ordinateurs utilisés par le prêtre.

Prière douloureuse et confiante

Selon le procureur, une perquisition s’est déroulée à son domicile. « Du matériel informatique a été saisi » et « est en cours d’exploitation », rapporte l’AFP.
Les faits se seraient déroulés en 2016 et 2017. Le curé n’aurait jamais rencontré physiquement ses victimes.
« Notre pensée rejoint toutes les personnes blessées, affectées et déstabilisées par un comportement délictueux », écrit le diocèse de Nîmes. « Les enfants et les jeunes concernés, leurs familles et aussi les paroissiens et tous ceux qui estiment que leur confiance se trouve trahie ».
« À quelques jours du rassemblement diocésain du Synode des jeunes du Gard, à l’approche de la Semaine sainte, notre prière sera tout à la foi douloureuse, insistante et confiante », conclut le communiqué du diocèse.

Anne-Bénédicte Hoffner

Oui prions, humblement...

Publié dans Eglise, Anthropologie

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