Il est de notre responsabilité de mettre l’État face à ses manquements et ses erreurs et de l’inciter à devenir plus humain et fraternel

Publié le par Michel Durand

Il est de notre responsabilité de mettre l’État face à ses manquements et ses erreurs et de l’inciter à devenir plus humain et fraternel

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Nous lisons, nous entendons plein de propos hésitants sur le nécessaire confinement ; salutaire pour les uns, la catastrophe pour les autres. Déficit économique ou détresse psychologique.

Personnellement, associant problèmes climatiques et problèmes sanitaires j’imagine un confinement radical, une retraite absolue de tous qui donnerait le temps de réfléchir sur le monde industriel mis en place depuis plusieurs siècles. J’en ai déjà parlé, mais en quoi cette perspective apocalyptique est-elle crédible en ces jours ? Les humains et les politiques n’en veulent pas. Tous souhaitent que demain soit comme hier. Changement et conversion des modes de vie ne peuvent être à l’ordre du jour.

Alimentant cette méditation au cours de cette semaine sainte 2021, j’ouvre le “journal” de Jean Marie Delthil pour y puiser deux pages. L’une en date du 21 novembre 2020 ; l’autre du 12 février 2021.

 

La Covid

 

Avec cette crise de la Covid - et tout les drames et dérèglements que cela entraîne, et de fait - nous sommes en 'petite' Apocalypse, si vous me passez l'expression (en petit Dévoilement, et pas si petit d'ailleurs...)

À nous de nous engager vaillamment et avec confiance dans ce mouvement qui ne peut que nous ouvrir vers davantage d'amour et de fraternité.

Si nous le désirons, bien entendu, au sein de nos libertés individuelles et collectives.

N'omettons pas - et pour ce faire - de demander l'aide si précieuse et nécessaire de Notre Seigneur, également...

 

Jean-Marie Delthil. Bonny-sur-Loire, le 12 février 2021

 

 

L’autre

 

Il y a déjà bien quelques semaines – ou plutôt quelques mois, et même quelques années… que je me pose cette question :

« Comme se fait-il que nous ayons de plus en plus de mal à nous mettre “à la place” de l'autre – et en particulier de l'autre personne qui vit (et subit) parfois tel ou tel état de fait réellement nuisible et destructeur en ce qui la concerne ?… »

Et je n'ai pas de réponse.

Pas de réponse claire. Personne ne me donne de réponse satisfaisante ; peut-être vous, qui sait ?

On me parle naturellement d’égoïsme, d'individualisme, de “chacun pour soi”… etc. Certes. Nous sommes d’accord. Mais encore ?

Je crois qu'on (pour une bonne part d'entre nous en tout cas) est bien toutes et tous d'accord pour faire cette constatation-là… mais d'où viennent les origines de ces fermetures parfois radicales ; quelles en sont les racines ?

Nous pourrions évoquer ici – et je vais faire là une liste non exhaustive de différents paramètres : une crise économique systémique de très longue durée, maintenant… des inégalités toujours accrues et grandissantes en termes de droits et de revenus à proprement scandaleuses… la crise de la Covid 19… la perte d'une certaine transcendance au sein de notre société… la virtualisation toujours plus importante et prégnante au sein de nos modes de vie… etc.

Bon, je crois qu'il n'est pas nécessaire de poursuivre la liste qui peut être encore longue… cette liste que bon nombre d'entre-nous connaissent ou tout du moins flairent avec justesse.

L'homme – l'espèce humaine – est, et peut être égoïste à ses heures : c'est vieux comme le monde… mais/et l'égoïsme global, d'une société (on peut ici parler de la société française) n'est-il donc que la somme arithmétique de tous nos petits manquements, de tous nos petits travers, de tous nos égoïsmes individuels et parcellaires ? Et si tel était le cas – n'y aurait pas alors une responsabilité certaine, avérée, systémique, et je pourrais même dire accablante, vis-à-vis de l’État, du pouvoir d'une manière générale, qui irait encore et toujours favoriser cette situation de division et finalement de défiance entre les personnes (situation pourtant déjà bien et enracinée en notre beau pays) ? Cet État : ce pouvoir national, régional, départemental, communal, qui n'irait pas, et au contraire, générer de l'intelligence, de la vérité, de l'ouverture, de l'altruisme, de l'échange – par l'exemple – vis-à-vis de ses administrés serait (est) finalement à questionner au plus profond que nous pouvons.

Il est de notre responsabilité première de le mettre face à ses manquements et ses erreurs, le plus clairement possible – et de l'inciter par ce fait a devenir plus humain (et démocratique), beaucoup plus humain et rassembleur ; si nous ne le faisons pas maintenant… nos enfants et nos petits-enfants auront peut-être et à l'avenir encore moins la possibilité de le faire.

 

Jean-Marie Delthil. Bonny-sur-Loire, le 21 novembre 2020

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