Je pense que, sans la JOC et l'ACO, j'aurais pris mes distances avec tout ce qui est religieux et je ne serais pas impliquée au CCFD
Le numéro de Quelqu’un parmi nous, revue du Prado pour février 2024, va bientôt arrivé dans nos boîtes à lettres. Il répond au thème : vivre pleinement son baptême.
Je dépose ici la page d’Annie qui vit à Villefranche-sur-Saône. Les membres de l’Action catholique sont vraiment insérés dans le monde, le siècle où ils témoignent de la force, de la saveur de l’Évangile.
Je recopie aussi la page d’Antoinette que j’estime comme complémentaire notamment par rapport au regard sur la réalité de la vie en paroisse.
Témoignage de baptisés complètement présents au monde tel qu’il est.
Voilà le bain dans lequel j'ai baigné
J’ai été baptisée dès ma naissance à la chapelle de la maternité de Villefranche.
Je suis née de parents catholiques, très militants ; ma mère a fait partie de la JOCF (Jeunesse Ouvrière Chrétienne Féminine), puis ils ont créé l'ACO (Action Catholique Ouvrière) sur Villefranche.
Ils étaient aussi militants politiques et associatifs ; ils ont créé avec un couple d'amis une maison familiale de vacances en Oisans et en ont été responsables tous les deux pendant de très nombreuses années, jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus, vu leur âge bien avancé. Ils passaient leur vie dans l'engagement de plusieurs associations.
Voilà le bain dans lequel j'ai baigné toute mon enfance et adolescence. C'est donc tout naturellement qu'à 15 ans, j'ai fait partie de la JOC jusqu'à mon mariage où j'ai rejoint l'ACO avec mon mari et d'autres couples (mais je suis la seule des trois enfants à suivre leur parcours ; peut-être le fait d'être l'aînée a-t-il joué ? ) ; en tout cas, ils étaient très attachés à ce que nous n'oublions pas le milieu dont on était issu.
Mes années de JOC m'ont bien marquée et enthousiasmée, accompagnée par des prêtres formidables qui nous aidaient à faire le lien entre nos vies (pour moi d'étudiante) et notre Foi ; ce n'était pas des paroles « en l'air » mais du vécu. Les révisions de Vie étaient un outil formidable.
Pour moi, à y repenser maintenant, je pense que c'était chaque fois le renouvellement de mon baptême.
Je pense que, sans la JOC et l'ACO, j'aurais pris mes distances avec tout ce qui est religieux et je ne serais pas impliquée au CCFD (Comité catholique contre la faim et pour le développement). D'ailleurs ma pratique religieuse se borne aux célébrations de ces mouvements lors des temps forts et récollections, car je me sens totalement décalée avec celles auxquelles il m'arrive de participer en paroisse. Ce qui me nourrit aussi, depuis le premier confinement dû au Covid, ce sont les échanges hebdomadaires très riches par visioconférence sur l'Évangile du dimanche suivant avec un groupe de militants d'Alsace et de mon coin, menés par notre ancien aumônier d'équipe.
En tout cas, même si j'ai reçu cette foi et ce souci de l'engagement par héritage, c'est bien par choix renouvelé que je persiste à avoir le Christ et l'Évangile comme guide dans ma vie.
Annie, Villefranche
Une force qui me poussait à aller vers l’avant
Merci mon Dieu de m’avoir donné ce courage
C’est vers l’âge de 15 ans (j’en ai 84 aujourd‘hui) et grâce à un prêtre du Prado que j’ai pris conscience de ma responsabilité de chrétienne.
C’est lui qui m’a fait découvrir la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne). J’étais tout de suite responsable du quartier, puis j’ai représenté le quartier sur le secteur.
Un peu plus tard, j’étais responsable fédérale. Le tout était très rapide.
J’ai donc suivi le Christ inconsciemment. Mais toute ma vie, j’ai eu comme une force surnaturelle qui me poussait à aller vers l’avant.
Comment ravivons nous le grâce de notre baptême ?
Pour moi en allant à la messe le dimanche, en faisant partie d’une équipe de laïcs du Prado et par la prière.
Ma foi m’a beaucoup aidée dans ma vie, et je ne l’ai jamais renié malgré les périodes difficiles que j’ai traversées. Ce n’était pas facile de se retrouver seule avec deux filles de 14 et 16 ans. Mais tout est réussi aujourd’hui. Elles ont pu faire des études et elles ont des postes importants aujourd’hui.
Je travaillais en crèche comme auxiliaire de puériculture. En plus de mon travail, comme il n’y avait pas de cantine dans les jardins d’enfants, j’ai accueilli des enfants chez moi entre midi et 14 h. Cela n’a été possible que grâce à l’entente avec mes collègues. Du coup je commençais mon travail très tôt le matin et je finissais très tard le soir. Cela ma donnait une amplitude de 3 heures pour l’heure du déjeuner
Donc je ne peux dire que « merci mon Dieu de m’avoir donné ce courage ».
À moi de dire, à qui je dois cette force... pour moi c’est au Christ et à ma foi.
Antoinette, Strasbourg