« Rétablir l'homme dans sa dignité. »
Vincent Cheynet, dans son livre, le choc de la décroissance le proclame au fil des pages du
livre dont je vous ai parlé il y a quelques jours. Une fois que nous avons terminé la lecture de ce témoignage de militant, nous ressentons l'urgence que tout reste à faire. L'homme et ses valeurs
doivent être au centre de la recherche, alors que l'économisme domine. Comment s'y prendre ?
Pour qu'une porte s'ouvre sur l'avenir, une bonne compréhension de l'homme doit imprégner chaque quotidien ; une sage philosophie qui se sait héritière de la tempérance grecque, du prophétisme biblique, de l'amour des pauvres et des petits de l'Évangile chrétien, de la découverte de la personne de la Renaissance, de la liberté de la Révolution, de la justice de la Commune, de la solidarité des mouvements ouvriers du XIX... de Gandhi, des sages des civilisations non européennes... (Voir pages 156-157).
Pour qu'une porte s'ouvre sur l'avenir, une bonne compréhension de l'homme doit imprégner chaque quotidien ; une sage philosophie qui se sait héritière de la tempérance grecque, du prophétisme biblique, de l'amour des pauvres et des petits de l'Évangile chrétien, de la découverte de la personne de la Renaissance, de la liberté de la Révolution, de la justice de la Commune, de la solidarité des mouvements ouvriers du XIX... de Gandhi, des sages des civilisations non européennes... (Voir pages 156-157).
Qu'est-ce que l'homme ?
Le religieux que je suis (ou essaye d'être), homme d'Église par mon baptême, je pense que l'apport christique a sa place dans cette découverte
ou redécouverte du sens de la vie humaine. Puisque les disciples du Christ sont, par lui, réunis en communauté, on ne peut faire abstraction de la dimension religieuse institutionnelle du
christianisme. Et je dis cela tout en affirmant que le christianisme est une sortie du religieux alors que le catholicisme (mais aussi le protestantisme) montre une réintroduction dans le
religieux. En conséquence, nous sommes constamment invités à interroger la vie de l'Église. Consensus et dissensus vont de pair dans un désir de vivre chaque instant en conformité à l'Évangile.
Tel est le rôle des Conciles universels, des Synodes nationaux, locaux.
Pour qu'une pensée humaniste se libère des pressions scientistes actuellement en vigueur, il est bon, tout en gardant un regard critique et serein, d'analyser justement l'apport des religions.
Or, ce qui me paraît chez Vincent Cheynet, c'est une méfiance permanente du fait religieux. Celui-ci est toujours évoqué avec suspicion. Le quotidien « la Croix » est un « journal prétendument chrétien » ; la morale religieuse se fait étroite, plus tournée vers les questions de mœurs que vers le combat politique. En ce domaine, « l'Église produit un discours économique qui n'est qu'un accompagnement bien pensant du capitalisme ». Également, les experts scientifiques « sont les dignes successeurs de ces membres du clergé qui, au XVIIe siècle, refusaient d'admettre que la Terre tourne autour du Soleil parce que la réalité ne correspondait pas à leur dogme étroit. » On pourrait penser qu'il en est toujours ainsi aujourd'hui.
Je partage sûrement l'avis de Vincent Cheynet qui peut (ou doit) penser que les médias ne développent pas les subtilités de la théologie ecclésiale. On y parle plus de sexe que du politique, donc les lecteurs ignorent les diverses et nombreuses prises de position sociétale de l'Église.
Par exemple, le prophétisme. Depuis Isaïe, Amos, Osée des hommes, des femmes, à l'écoute de la Parole divine, interviennent dans l'Histoire humaine jusqu'au prix de leur propre vie. Et ceci, jusqu'à aujourd'hui. J'aurais aimé en lire quelques traces qui auraient donné du poids à cette phrase, avec laquelle je suis en accord : « On a souvent systématiquement opposé la République, les Lumières et l'individualisme philosophique au christianisme, alors que ces notions sont le fruit de ce dernier ». Pourquoi, ensuite, donner à penser que le catholicisme ne serait pas, à l'instar de protestantisme, capable de se réformer ?
J'aurais bien aimé trouver dans ce texte sur la décroissance, quelques mots évoquant la recherche de chrétiens conscients de la nécessité de l'engagement politique, ainsi cette phrase : « Notre société cherche à donner à chacun le plus d'autonomie possible. Elle veut protéger contre les aléas de la vie, mais conduit aussi, souvent, à une profonde solitude. Comment construire une société de liberté qui soit plus fraternelle, luttant contre l'exclusion par des choix politiques, mais appelant aussi chaque citoyen à la responsabilité et à l'engagement personnel ? » Conseil des évêques de France, 18 octobre 2006.
Cela aurait objectivement indiqué que dans les vieilles religions il y a une source possible pour abreuver la quête des valeurs dont l'humanité actuelle a tant besoin. « La simplicité volontaire et la décroissance sont les traductions modernes d'une réflexion que nous trouvons tout au long de l'histoire, dans les textes philosophiques et spirituels ».
Pour qu'une pensée humaniste se libère des pressions scientistes actuellement en vigueur, il est bon, tout en gardant un regard critique et serein, d'analyser justement l'apport des religions.
Or, ce qui me paraît chez Vincent Cheynet, c'est une méfiance permanente du fait religieux. Celui-ci est toujours évoqué avec suspicion. Le quotidien « la Croix » est un « journal prétendument chrétien » ; la morale religieuse se fait étroite, plus tournée vers les questions de mœurs que vers le combat politique. En ce domaine, « l'Église produit un discours économique qui n'est qu'un accompagnement bien pensant du capitalisme ». Également, les experts scientifiques « sont les dignes successeurs de ces membres du clergé qui, au XVIIe siècle, refusaient d'admettre que la Terre tourne autour du Soleil parce que la réalité ne correspondait pas à leur dogme étroit. » On pourrait penser qu'il en est toujours ainsi aujourd'hui.
Je partage sûrement l'avis de Vincent Cheynet qui peut (ou doit) penser que les médias ne développent pas les subtilités de la théologie ecclésiale. On y parle plus de sexe que du politique, donc les lecteurs ignorent les diverses et nombreuses prises de position sociétale de l'Église.
Par exemple, le prophétisme. Depuis Isaïe, Amos, Osée des hommes, des femmes, à l'écoute de la Parole divine, interviennent dans l'Histoire humaine jusqu'au prix de leur propre vie. Et ceci, jusqu'à aujourd'hui. J'aurais aimé en lire quelques traces qui auraient donné du poids à cette phrase, avec laquelle je suis en accord : « On a souvent systématiquement opposé la République, les Lumières et l'individualisme philosophique au christianisme, alors que ces notions sont le fruit de ce dernier ». Pourquoi, ensuite, donner à penser que le catholicisme ne serait pas, à l'instar de protestantisme, capable de se réformer ?
J'aurais bien aimé trouver dans ce texte sur la décroissance, quelques mots évoquant la recherche de chrétiens conscients de la nécessité de l'engagement politique, ainsi cette phrase : « Notre société cherche à donner à chacun le plus d'autonomie possible. Elle veut protéger contre les aléas de la vie, mais conduit aussi, souvent, à une profonde solitude. Comment construire une société de liberté qui soit plus fraternelle, luttant contre l'exclusion par des choix politiques, mais appelant aussi chaque citoyen à la responsabilité et à l'engagement personnel ? » Conseil des évêques de France, 18 octobre 2006.
Cela aurait objectivement indiqué que dans les vieilles religions il y a une source possible pour abreuver la quête des valeurs dont l'humanité actuelle a tant besoin. « La simplicité volontaire et la décroissance sont les traductions modernes d'une réflexion que nous trouvons tout au long de l'histoire, dans les textes philosophiques et spirituels ».