Mort naturelle ou mort assistée ?
Fête de tous les saints et prière pour les morts.
J'ai reçu la semaine passée une lettre d'une dame âgée qui me parle de la mort d'une de ses amies.
Lue par un technicien soit du monde médical, soit des instances vaticanes, cette lettre pourrait être commentée en dissertant sur les mots : euthanasie active, euthanasie passive, soins palliatifs, suicide. Alors qu'il n'est question que de l'inévitable fin de vie avec la mort.
Dans mes homélies d'hier et d'aujourd'hui (1er et 2 novembre), j'ai voulu méditer sur le témoignage que donne le croyant face à la mort. Il n'en a pas peur. Il offre au contraire un beau témoignage d'espérance : « Nous croyons en la résurrection ».
Dans mes premières années de ministère sacerdotales, alors que j'accomplissais un travail d'aide soignant à l'hôtel-Dieu du Creusot, j'ai admiré la sérénité d'une grand-mère qui ne voulait plus manger. « Mais, laissez-moi donc mourir tranquille, disait-elle gentiment ». Certains collègues de travail, pour la faire manger, lui pinçaient le nez ; comme cela, elle devait ouvrir la bouche pour respirer. Je n'ai jamais procédé ainsi. Et, avec moi, la dame ne mangeait pas. Comme elle était belle avec ses deux petites nattes qui pendaient au-dessus de ses épaules !
Elle me disait qu'elle ne croyait absolument en rien et qu'elle voulait tout simplement mourir. Pour elle, c'était fini.
Je pense à cette personne en lisant le mot que je viens de recevoir :
- Vendredi (après avoir demandé que la coiffeuse vienne la coiffer) et reçu de la morphine, elle a débranché l'oxygène qu'elle recevait en permanence et elle est porte. On l'a enterré jeudi dernier.
L'auteur de cette lettre aurait bien aimé être présent avant le dernier souffle. N'est-ce pas ce qui avait été désiré par la défunte ? Peut-on deviner les intentions intimes des personnes en fin de vie ? Même quand on est bien entouré, quand des membres de la famille ou des proches se trouvent physiquement présents à notre chevet, ne meurt-on pas quand même dans la solitude ?
Voici une autre partie de la lettre.
- Une amie, beaucoup plus jeune que moi, insuffisante respiratoire depuis plusieurs années, après une vie professionnelle bien remplie, est morte vendredi de la semaine dernière et a été enterrée avant-hier. Après plusieurs hospitalisations en pneumo et à Lyon-Sud, elle avait été envoyée au centre de Bayère à Charnay. Ce lundi, elle m'avait téléphoné pour me dire qu'on l'avait changé de chambre et me donner son nouveau numéro de téléphone. Précisément, je lui ai dit que j'irais la voir à Charnay. Je n'y suis pas allé et n'ai pas compris ce qui était peut-être un appel de sa part.