La foi
En voici un qui prolonge la méditation de dimanche. Il est envoyé par Jean-Fançois, cloué un temps à la maison :
Objet : petit 1/4 d'h théologique en ces temps d'invasion virale qui m'oblige au repos...excusez l'aspect quelque "décalé"de ce message ! juste l'envie de vs partager ma proximité avec ce texte
amitiés jfv
La foi est immuable dans son acte, continue mais variable dans sa pensée. Son acte est de s’attacher à la personne du Christ dans la confiance qu’il opère la réconciliation et l’union de l’homme et de Dieu en vertu de sa relation filiale à Dieu son père. La pensée de la foi est de définir la nature de cette relation et la modalité de cette réconciliation. Cette pensée n’est pas indépendante de l’idée que l’homme a de lui-même, de sa relation au monde et au temps, de sa perception du transcendant et de son besoin de salut, tandis que l’attachement au Christ est le don même de la foi qui fonde sa confiance sur la parole de Dieu transmise par la prédication de l’Eglise. Ainsi la foi est inconditionnelle et immuable dans son attachement au Christ en même temps qu’elle est sujette à changement comme pensée de Dieu, du Christ et du salut.
L’erreur est de réduire la foi à un contenu notionnel et d’oublier qu’elle transcende ce contenu en tant qu’elle est d’abord l’acte de se fier au Christ parce que le Christ le premier nous en inspire la confiance. Cet acte n’est pas aveugle en lui-même, il n’est jamais vide de toute pensée ; il est la visée du Christ en tant que Jésus est , l’un dans l’autre Sauveur et Fils de Dieu ; mais cet acte tient de l’intuition-car il est don de Dieu-plus que du savoir-car il n’est pas une acquisition de l’homme. La foi ne peut prendre la conscience objective du terme qu’elle vise, elle ne peut se définir comme contenu et objet de savoir qu’en se réfléchissant sur elle-même dans le champ des connaissances acquises par l’usage de la raison ; c’est ainsi qu’elle construit sa pensée en lien avec un savoir entraîné par le flux de l’histoire. Mais en se déplaçant dans ce champ mobile, elle ne cesse de garder la même visée inconditionnelle.
Joseph MOINGT l’homme qui venait de Dieu ed du Cerf Paris 1993
Petit commentaire perso (c'est-à-dire de J.F. Valette) sur quelques concepts :
Réconciliation au sens de rupture où/et absence de relation et non « conflit ». Dans son acte de création Dieu se distancie de sa création (pour qu’elle puisse se reconnaître libre, qu’elle puisse elle-même créer) et laisse l’homme libre de re-connaître le créateur et le rend possible par le Christ. D’où la nécessité pour l’homme de se « re »tourner vers cette source pour se « concilier » avec elle
Besoin de salut : besoin de sens, d’accomplissement, et non de « se racheter de l’on ne sait quelle culpabilité »le péché dans cette relation au salut serait la simple reconnaissance d’être coupé de la relation, d’être de fait vulnérable et non « tout puissant » ne « pas être la fin de soi-même » mais trouver sa fin dans cette relation à Dieu par le Christ.
Jésus sauveur : «salut » au sens de balise qui permet de retrouver le lien à Dieu perdu dans l’acte de création donnant à l’homme la liberté de le chercher