La foi

Publié le par Michel Durand

Je prends ce jour le temps de relire d'anciens courriels.
En voici un qui prolonge la méditation de dimanche. Il est envoyé par Jean-Fançois, cloué un temps à la maison :



Objet : petit 1/4 d'h théologique en ces temps d'invasion virale qui m'oblige au repos...excusez l'aspect quelque "décalé"de ce message ! juste l'envie de vs partager ma proximité avec ce texte
 amitiés jfv
 

La foi est immuable dans son acte, continue mais variable dans sa pensée. Son acte est de s’attacher à la personne du Christ dans la confiance qu’il opère la réconciliation et l’union de l’homme et de Dieu en vertu de sa relation filiale à Dieu son père. La pensée de la foi est de définir la nature de cette relation et la modalité de cette réconciliation. Cette pensée n’est pas indépendante de l’idée que l’homme a de lui-même, de sa relation au monde et au temps, de sa perception du transcendant et de son besoin de salut, tandis que l’attachement au Christ est le don même de la foi qui fonde sa confiance sur la parole de Dieu transmise par la prédication de l’Eglise. Ainsi la foi est inconditionnelle et immuable dans son attachement au Christ en même temps qu’elle est sujette à changement comme pensée de Dieu, du Christ et du salut.

L’erreur est de réduire la foi à un contenu notionnel et d’oublier qu’elle transcende ce contenu en tant qu’elle est d’abord l’acte de se fier au Christ parce que le Christ le premier nous en inspire la confiance. Cet acte n’est pas aveugle en lui-même, il n’est jamais vide de toute pensée ; il est la visée du Christ en tant que Jésus est , l’un dans l’autre Sauveur et Fils de Dieu ; mais cet acte tient de l’intuition-car il est don de Dieu-plus que du savoir-car il n’est pas une acquisition de l’homme. La foi ne peut prendre la conscience objective du terme qu’elle vise, elle ne peut se définir comme contenu et objet de savoir qu’en se réfléchissant sur elle-même dans le champ des connaissances acquises par l’usage de la raison ; c’est ainsi qu’elle construit sa pensée en lien avec un savoir entraîné par le flux de l’histoire. Mais en se déplaçant dans ce champ mobile, elle ne cesse de garder la même visée inconditionnelle.

 

Joseph MOINGT l’homme qui venait de Dieu ed du Cerf Paris 1993

 

 
 

Petit commentaire perso (c'est-à-dire de J.F. Valette) sur quelques concepts :

Réconciliation au sens de rupture où/et absence  de relation et non « conflit ». Dans son acte de création Dieu se distancie de sa création (pour qu’elle  puisse se reconnaître libre, qu’elle puisse elle-même créer) et laisse l’homme libre de re-connaître le créateur et le rend possible par le Christ. D’où la nécessité pour l’homme de se « re »tourner vers cette source pour se « concilier » avec elle

Besoin de salut : besoin de sens, d’accomplissement, et non de « se racheter de l’on ne sait quelle culpabilité »
 le péché dans cette relation au salut serait la simple reconnaissance d’être coupé de la relation, d’être de fait vulnérable et non « tout puissant » ne « pas être la fin de soi-même » mais trouver sa fin dans cette relation à Dieu par le Christ.
 
Jésus sauveur : «salut » au sens de balise   qui permet de retrouver le lien à Dieu perdu dans l’acte de création donnant à l’homme la liberté de le chercher


Publié dans Témoignage

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
Sans vouloir vous offenser ni vous blesser, je doute que le Christ soit descendu sur Terre pour fonder, ou créer une religion...S'il voyait ce que ses conseils ont donné, il descendrait de sa croix, dégoûté...Lueur.
Répondre
M
<br /> Vous avez totalement raison, Jésus, Verbe du Père, n'a pas voulu créer une religion. Il s'est battu contre les religieux de son temps et nous invite à toujours plus de vérité dans le combat contre<br /> le "pharisaïsme".<br /> <br /> <br />
M
quelques réflexions / interrogation en forme de questions ouvertesBesoin de salut : besoin de sens, d’accomplissement, et non de « se racheter de l’on ne sait quelle culpabilité »  le péché dans cette relation au salut serait la simple reconnaissance d’être coupé de la relation, d’être de fait vulnérable et non « tout puissant » ne « pas être la fin de soi-même » mais trouver sa fin dans cette relation à Dieu par le Christ.Déinition du salut selon Tillich : besoins d'échapper de l'absurde. Dès lors, on peut envisager ce salut en dehors de la foi chrétienne ? Lire la définition de la foi chez Raphaël Picon http://www.evangile-et-liberte.net/elements/numeros/220/article1.html.Jésus sauveur : «salut » au sens de balise   qui permet de retrouver le lien à Dieu perdu dans l’acte de création donnant à l’homme la liberté de le chercherLe salut concerne-t-il uniquement l'homme ? Quid du reste de la création ?
Répondre
M
<br /> L'homme est humus, humble, venant de la terre. Mais il est appelé à rejoindre Dieu. Grâce à sa conscience personnelle, il peut recevoir la vérité de son existence. Accepter l'aide de Dieu est un<br /> plus. Nous devenons fils de Dieu, parce que le Père nous adopte.<br /> Quant à la création, écoutons Paul : Rm 8 : J'estime en effet que les souffrances du temps présent ne sont pas à comparer à la gloire qui doit se révéler en nous. Car la création en attente aspire<br /> à la révélation des fils de Dieu : si elle fut assujettie à la vanité, -- non qu'elle l'eût voulu, mais à cause de celui qui l'y a soumise, -- c'est avec l'espérance d'être elle aussi libérée de la<br /> servitude de la corruption pour entrer dans la liberté de la gloire des enfants de Dieu. Nous le savons en effet, toute la création jusqu'à ce jour gémit en travail d'enfantement.<br /> <br /> <br />