Dix bonnes raisons pour les casseurs de pub et les objecteurs de croissance de ne pas voter Sarkozy !
Il existe plein de bonnes raisons de ne pas voter Sarkozy communes ou spécifiques aux électeurs de gauche ou du centre. Nous avons aussi en tant qu'objecteurs de croissance nos propres motifs. Le sarkozysme représente en effet le programme anti-décroissance par excellence.
Premièrement, parce que Nicolas Sarkozy, ne nous aime pas. Nous serions des malthusiens mais aussi des gauchistes recyclés. Tout en estimant légitimes les inquiétudes suscitées par le progrès scientifique, il s’en prend « aux orphelins de la pensée marxiste-léniniste qui se seraient engouffrés dans la brèche ». La convention de l’UMP sur l’écologie commence ainsi par une mise en garde solennelle : « Contre les chantres d’un nouveau malthusianisme : la protection de l’environnement n’implique pas de passer à la croissance zéro. » Plus incisif encore, Nicolas Sarkozy ajoute : « Je veux dire aux sectaires idéologiques que nous avons tout à perdre de la décroissance. » On comprend le lapsus initial du site de l’UMP annonçant que Hulot signerait le pacte écologique de Hulot (Blog de l’UMP, 14-12-2006). Il faut en effet un sacré culot pour prétendre faire de l’UMP la championne de l’écologie même si Sarkozy a annoncé en présence de Nicolas Hulot et de Roselyne Bachelot son ambition de régler tous les problèmes environnementaux « en une génération » et « en deux générations pour le climat ». Mais pourquoi n’a-t-il pas profité de ses multiples fonctions de ministre pour défendre la loi littoral ou la création d’une taxe sur la publicité ou les activités polluantes ?
Deuxièmement parce que Sarkozy c'est la religion de la croissance. La croissance serait, selon lui, le remède aux méfaits de la croissance : « Le projet de développement durable, c’est un projet qui n’oppose pas la croissance, l’écologie et les défis sociaux. » La convention de l’UMP l’affirme : « Au-delà d’un certain seuil de revenu par habitant, la croissance conduit à une amélioration de la qualité de l ’environnement. » Autrement dit, on guérira le mal par le mal : un peu de croissance économique serait nuisible mais beaucoup serait salutaire. Il suffirait que l’État oblige à internaliser les coûts environnementaux, bref à faire payer les pollueurs... D’après Sarkozy, ce serait une erreur de craindre que le « dumping environnemental » conduise les entreprises les plus polluantes à se délocaliser vers les pays du Sud, et cette écologie version bio-industrie pourrait même devenir une source extraordinaire de croissance économique puisqu’on pourrait gagner beaucoup d’argent en dépolluant après en avoir gagné tout autant en polluant. Le programme sarkozyen est donc simple : plus on produit, plus on consomme, moins on pollue. L’UMP ajoute bien sûr que les « théoriciens de la décroissance lui sont évidemment hostiles ».
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