Les adorateurs d’icône et de très saint sacrement matérialiseraient-ils Dieu ?

Publié le par Michel Durand

Dieu à regarder, à contempler ou qui se donne en nourriture ?

Dieu à la tête des cortèges pour vaincre l'ennemi ou pour accueillir l'étrange étranger ?

Libre méditation à la suite d'une des nombreuses, vieilles comme le monde, querelles artistiques

 

 

DSCF2437.jpgIls sont catholiques et ils veulent proposer une alternative culturelle et spirituelle aux provocations actuelles que mettent en place les artistes contre les symboles de la foi chrétienne. Ils veulent transformer l'émoi suscité par des œuvres à tendance sacrilège en occasion d'évangéliser. Ils veulent témoigner au monde que le visage du Fils de Dieu est bien plus qu'un concept ! Mais, ont-ils vu cette pièce de théâtre ? Chaque jour des commentaires précisent que Sur le concept du visage du Fils de Dieu n’a rien à voir avec Golgota Picnic. La pièce de Romeo Castellucci propose une réflexion sur la présence de Dieu face à la souffrance humaine. La trouvant intéressante, Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes, « a même incité les catholiques à la découvrir », écrit Henrik Lindell, journaliste à La Vie.

Devant l’émotion suscitée, il importe avant tout de savoir de quoi l’on parle. Et surtout, ne pas faire de publicité à une œuvre qui n’en vaut pas la peine, ne pas contribuer à la promotion d’une pièce qui ne mérite pas tant d’attention (Golgota Picnic).

L’alternative à l’offense, selon l’exemple de la Paroisse [diocésaine] Saint-Germain de Rennes, consiste à être « une alternative artistique et culturelle à ce spectacle. C’est pour cette raison que des paroissiens invitent tous les catholiques - quels qu’ils soient - choqués par cette vision volontairement scatologique de la figure du Christ à une lecture/concert intitulée : « Méditation sur le visage du Christ » à partir de l'œuvre de Francis Jammes.

Cette lecture sera suivie d’une veillée de prière avec Salut du St Sacrement. »

À Lyon, sous l’image de Christ des Pèlerins d’Emmaüs d’Arcabas, le groupe Alternative catholique, dans la ligne de Rennes, propose une veillée de réflexion et d’adoration sous le titre « Évangéliser par l’art » ; sous titre : pour un renouveau spirituel de l’art.

Y aura-t-il débat ? J’en doute.

Les promoteurs de cette soirée se recommandent de La Biennale d’Art sacré actuel, version 2011, Le Souffle.

Confluences-Polycarpe organisateur de le 8ème Biennale n’a signé aucune convention avec ce groupe pour qu’il se permette de se mettre en résonance.

Il me semble, et le débat que nous venons d’avoir le 24 novembre, le prouve (nous en reparlerons), que nous n’avons pas besoin d’imaginer une alternative catholique à la culture actuelle, car cette dernière est déjà fortement spirituelle. Il suffit d’ouvrir les yeux et les oreilles dans la bonne direction.

Pourquoi alors une croisade ?icone.jpg

C’est à ce niveau de réflexion que je repense aux processions d’icônes et de saint sacrement. Avez-vous vu ces peintures où l’image du Christ est en face de l’ennemi ? Est-ce grâce à elle que l’on remporte la victoire ? Cet objet invite plus à l’idolâtrie du Dieu tout puissant, gardien de la cité qu’à l’humble méditation du Verbe de Dieu se rendant présent dans le corps de Marie.

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Certes, je sais que dans l’Église universelle (catholique) les théologies divergent. Le désir d’unité ne peut se faire dans l’acceptation de toutes ambiguïtés. Vouloir la présence de la BASA,* ne serait-ce pas pour pouvoir dire que, malgré les différences nous sommes d’accords avec les courants intégristes chrétiens appuyés par les lefebvristes de l’institut Civitas ou ses dérivés ? Ma vision de la culture ne se situe pas dans une alternative, mais dans une communion quand elle est souhaitée. Quand elle ne l’est pas, je passe tout simplement mon chemin. Le concept d‘évangélisation ne résonne certainement pas de la même façon den moi et dans les groupes des jeunes prêtres de la Fraternité Saint Pierre. Y aura-t-il débat pour qu’on en parle ? Jusqu’à ce jour je n’en ai pas trouvé le lieu. 

 

* Note du groupe : En résonance avec la Biennale d'Art Sacré Actuel et à l'initiative de la jeune association lyonnaise Alternatives catholiques, une veillée culturelle et spirituelle sur l'évangélisation par l'art aura lieu le mercredi 30 novembre à partir de 21h au sanctuaire Saint-Bonaventure (Lyon, métro Cordeliers).

Publié dans Art

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G
<br /> Cher Père,<br /> <br /> <br /> Faudrait-il une convention officielle pour être en résonance, c'est-à-dire souhaiter "l'accroissement d'un phénomène de vibration" artistique ?<br /> <br /> <br /> Nulle part il n'est prétendu que la BASA soutienne cette initiative de jeunes laïcs, ce qui serait effectivement faux.<br /> <br /> <br /> J'ai choisi ce mot de "résonance" à dessein, parce qu'il ne me semble pas engager la BASA, mais juste souligner une convergence que je souhaite et promouvoir cette oeuvre.<br /> <br /> <br /> C'était aussi un clin d'oeil à LA NUIT RESONANCE !<br /> <br /> <br /> Je serais navré que cette maladresse bien involontaire nuise au dialogue profond que je souhaite.<br /> <br /> <br /> Je précise que notre association, "Alternatives catholiques", rassemble des étudiants de toutes sensibilités spirituelles et politiques.<br />
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M
<br /> <br /> "Alternatives catholiques", son site, donne divers liens qui montre effectivement diverses sensibilités spirituelles et poltiques. Il est aussi pas mal mouvant. Ainsi, les noms des intervenants<br /> ne figurent plus dans votre annonce de la soirée de mercredi 30 novembre.<br /> <br /> <br /> Etre en résonance, être partenaire, j'ai déposé mon avis sur ce sujet dans un autre commentaire.<br /> <br /> <br /> A demain donc.<br /> <br /> <br /> <br />