Cercles de Silence / élections Lettre ouverte aux candidat.e.s à l’élection présidentielle

Publié le par Michel Durand

cercle de silence à Lyon

cercle de silence à Lyon

Demain, des membres de la CUM, coordination urgence migrants, tiennent un stand au salon Primevère. 

Les Cercles de silence y seront présents et donnerons à lire cette ouverte aux candidats et candidates à l'élection présidentielle.

Cercles de Silence / élections

Lettre ouverte aux candidat.e.s à l’élection présidentielle

 

Depuis 2007 des milliers de citoyens se réunissent chaque mois en Cercles de Silence pour protester contre le sort réservé aux personnes migrantes et exprimer leur solidarité vis-à-vis de ceux, femmes, hommes, enfants, qui sont enfermés dans les centres de rétention au seul motif que leur présence sur le sol français est « irrégulière ».

La France, vous le savez, est depuis très longtemps une terre d’émigration et d’immigration. La figure de l’étranger y a toujours suscité un mélange de curiosité et de défiance, d’intérêt et de rejet. L’intégration ne s’est jamais faite sans difficulté, même en situation de plein emploi. Aujourd’hui souvent instrumentalisées, voire déshumanisées par certains, les personnes migrantes font l’objet de nombreux discours toxiques qui menacent tout simplement leurs droits d’êtres humains.

Les Cercles de Silence font plusieurs propositions sur lesquelles ils sollicitent votre avis, sachant que leur action vise à promouvoir les valeurs de solidarité, la liberté, la dignité de chacun.

 

Dans le cadre de la politique nationale

  • Dans le respect des droits et de la dignité humaine, assurer la protection des personnes doit être une priorité absolue qui passe avant le blocage des frontières.

On a vu ces derniers temps, des migrants refoulés à la mer ou dans des zones glaciales, empêchés de déposer une demande d’asile, privés de soins élémentaires…

  • Assurer l’égalité des droits entre toutes et tous.

Pour les deux tiers de la population de la planète, le droit à la mobilité n’existe pas faute de visas.

Naguère, une carte de droit au séjour de 10 ans aidait à l’intégration. Aujourd’hui, il faut démontrer qu’on est déjà intégré pour obtenir une carte pluriannuelle précaire.

  • Respecter et faire respecter le droit international de la mer.

Il s’agit de l’obligation de porter secours aux passagers d’un bateau en difficulté, de débarquer les personnes dans le port sûr le plus proche, et ce dans les meilleurs délais, sans chercher à les refouler.

  • Supprimer les usages grandissants de la biométrie et du fichage systématique des étrangers, instruments d’une future société de surveillance généralisée.

Le respect de la vie privée est un fondement de nos sociétés.

  • Adopter une logique tournée vers l’égalité et la liberté contre une logique de rejet fondée sur la spirale du tout enfermer, punir et criminaliser.

Il faut cesser d’investir dans la construction de Centres de Rétention Administrative (4 nouveaux centres sont en cours de construction ou ont déjà ouvert, à Lyon, Olivet, Bordeaux et au Mesnil Amelot).

  • Considérer que la solidarité ne peut être un délit : la solidarité, l’aide sans contrepartie,  est une valeur humaine fondamentale.

Il convient de mettre un terme à la criminalisation, sous toutes ses formes, de la solidarité.

 

Dans le cadre des échanges et de la coopération entre États

  • Établir une coopération respectueuse et égalitaire avec les pays non européens.

L’ «aide au développement » est souvent instrumentalisée pour réduire l’émigration et fixer les populations, alors que bien des départs sont la conséquence de l’exploitation par des intérêts étrangers : achats de terres, surpêche côtière…

  • Respecter le principe de libre circulation dans l’espace Schengen, en application des traités européens.

La réintroduction des contrôles systématiques aux frontières, l’échec du « règlement Dublin », minent le principe de solidarité entre États membres de l’Union européenne au détriment des droits fondamentaux.

  • Mettre en place une véritable politique d’accueil et la promouvoir avec force auprès des dirigeants européens dans l’objectif d’harmoniser au mieux ces politiques, dans une Europe qui a besoin d’actifs.

En respectant les choix des personnes, les attaches familiales, les compétences linguistiques et professionnelles, accueillir dignement les migrants et accompagner leur intégration, et notamment autoriser, comme en Allemagne, les demandeurs d’asile à travailler.

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