À partir de ce 20 juin 2021, Journée mondiale des réfugiés, devrait s’ouvrir un nouveau regard sur les migrants - convertir la peur en accueil
J’ai envie de reprendre ma page du 18 juin, car je repense encore à la journée mondiale des réfugiés de ce 20 juin 2021.
Tant que les États avancés et riches ne regarderont pas les problèmes dans leur ensemble, la crise migratoire subsistera. Parlons autrement. Changer de pays fait partie de la nature humaine. Aucune loi ne peut modifier ce qui est profondément humain et largement naturel. L’homme a toujours voyagé. À la fin du Moyen-Âge, les Européens n’ont-ils pas visité les pays du sud de la Terre pour s’y installer par le biais de comptoirs ?
Oui je souhaite reprendre ce sujet de la migration, car je demeure témoin, proche de moi, de situations impensables. Présent en France depuis 2010, un homme de maintenant 50 ans, reçoit depuis plus d’un an des récépissés de demande de carte de séjour n’autorisant pas à travailler. Comment vivre quelque part sans logement et sans droit au travail qui donne de quoi vivre ? On marche sur la tête.
Des morts en Méditerranée, ou autres mers, à la survie dans des villes où des citoyens se montrent généreux, le problème ne peut se cacher. Il n’aura sa solution que dans une politique d’accueil concertée. L’accueil de migrants, de réfugiés est une chance pour le pays qui reçoit comme pour les exilés par détresse.
Je lis avec beaucoup d’intérêts les publications du Vatican sur ce sujet. Le chemin à prendre y est tracé. Nous devons beaucoup prier pour qu’il soit reconnu et entendu notamment par les catholiques.
Marine Henriot écrit : « La Méditerranée est le plus grand cimetière d’Europe », rappelait François lors de l’angélus du 13 juin dernier. « Je suis attristé par les nouvelles au sujet de tant d’hommes, de femmes et d’enfants chassés à cause de la guerre, de tant de migrants qui demandent un refuge dans le monde, et une aide. Ces derniers jours, c’est devenu très fort. Prions pour eux » , déclarait-il le 1er mars 2020, à propos des milliers de personnes qui ont tenté de traverser la frontière entre la Turquie et la Grèce afin de rejoindre l’Union européenne.
Je note surtout ceci, je souligne : « Sur tous les continents, des personnes sont déracinées : “Si l'occasion leur est donnée, les réfugiés peuvent contribuer à un monde plus fort, plus sûr et plus dynamique.” Rappelle le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, dans son message à l’occasion de la journée mondiale des réfugiés du 20 juin 2021. »
Mais aussi : « À l’occasion de cette journée, Caritas Europa appelle à protéger le droit d’asile en Europe. “Nous demandons aux décideurs de faciliter la réunification familiale et la migration pour raisons économiques”, détaille Leïla Bodeux, chargée de plaidoyer sur les questions asile et migrations à Caritas Europa, interviewée par la rédaction anglophone de Vatican News. “La migration a de nombreuses choses positives pour les sociétés d’accueil”. Caritas demande également plus de solidarité entre les États membres quant à la gestion des personnes réfugiées, et «une Europe qui respecte les droits humains».
Je note encore cette page de Vatican News. Qu’elle soit entendue et mise en pratique par tous les citoyens - citoyennes !
Francesca Sabatinelli - Cité du Vatican
Le défi était d'activer une prise de conscience qui, au fil du temps, générerait une conversion. Près de quatre ans après l'ouverture de Share the journey, le 27 septembre 2017, la campagne Caritas Internationalis, qui s'achèvera le 20 juin prochain, Journée mondiale des réfugiés, a certainement allumé un nouveau regard sur les migrants, convertissant la peur en attention.
Tous les intervenants présents à la conférence de presse ce mardi, à commencer par le cardinal Antonio Tagle, préfet de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples et président de Caritas Internationalis, ont confirmé qu'au cours de ces années, il a été possible de « tendre la main aux migrants, d'embrasser leur pauvreté et leur souffrance, de les élever avec la conviction qu'ils ne sont pas des numéros, mais des personnes avec des noms, des histoires et des rêves, et de voir en eux Jésus-Christ qui, enfant, s'est réfugié en Égypte avec ses parents ».
L'avertissement lancé aux États
Ne cachant pas l'émotion de quelqu'un qui connaît le sens de la migration, parce qu'elle est vécue par sa propre famille, le cardinal Tagle a affirmé qu'il voyait dans les réfugiés qu'il rencontrait ses propres «racines». Il a aussi averti les États, les invitant à ne pas se renfermer dans l'égoïsme et la peur de l'étranger. «À une époque où le Covid-19 est censé conduire à la solidarité mondiale, a-t-il noté, la fin de la campagne mondiale de Caritas Internationalis est une invitation à continuer à partager le voyage avec les migrants, surtout en ce moment très difficile».
Le Pape, inspirateur de la campagne
Ces quatre années ont donc été marquées par différents moments: depuis le partage d'un repas, "Share the Meal" - lorsque Caritas Internationalis a promu une semaine de repas partagés dans le monde entier entre les communautés locales, les migrants et les réfugiés- jusqu'à la Marche mondiale de la solidarité, lancée à Rome par le cardinal Tagle, lorsque Caritas a invité le monde à marcher avec les migrants et les réfugiés et que, depuis lors, de nombreuses communautés ont rejoint l'initiative, parcourant 600 000 kilomètres, parlant aux migrants et aux réfugiés, créant des liens de solidarité avec eux.
Le Saint-Père a été une source d'inspiration pour tout cela, a souligné le cardinal philippin, expliquant comment François a encouragé l'accueil, la protection, la promotion et l'intégration, ces quatre verbes fondamentaux que le Pape, dans son message pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié 2018, a indiqués comme réponses aux défis posés par la migration contemporaine.
Les frontières, lieux de rencontre
L'objectif principal de la campagne était de vivre l'impératif moral d'accueillir et de donner l'hospitalité aux migrants et aux réfugiés fuyant l'injustice, la souffrance, la violence et la pauvreté à la recherche d'une vie digne, et l'objectif a été atteint, a expliqué Aloysius John, secrétaire général de Caritas Internationalis, en citant des exemples au Liban, en Jordanie et au Bangladesh.
« À l'heure où la construction de murs et les politiques discriminatoires sont utilisées pour dissuader ou empêcher l'entrée des migrants, à l'heure où la pandémie de Covid-19 a mis en évidence le besoin de solidarité, et conformément aux enseignements du Saint-Père, les organisations membres de Caritas s'efforceront de transformer les frontières en lieux privilégiés de rencontre. Caritas construira des ponts d'amour et de soins pour faciliter l'intégration des migrants et assurer leur bien-être et leur dignité ».
Et si les chrétiens de toutes les paroisses et communautés prenaient massivement ce chemin, l’étranger serait enfin chez lui là où il vit.